Le dixième sacre de notre sélection de handball à l'échelle continentale éveille les appétits et nourrit bien des ambitions ! Les photos et les images qui ont été diffusée, dans différents médias, nous ont paru, pour le moins qu'on puisse dire...choquantes. Choquantes parce que tout simplement certains et certaines qui se pressaient aux côtés du chef du gouvernement pour se faire prendre en photo avec lui, étaient de ceux qui ont été les premiers à délaisser le handball ou à le mettre à mal par des actions qui l'ont, à un certain moment, déstabilisé. C'est que ce dixième sacre éveille les appétits et nourrit bien des ambitions. Ressources ! Personne n'osera soutenir qu'en handball tout va bien comme dans le meilleur des mondes, mais ce sport a encore une fois démontré qu'il possède de jolies ressources. Des ressources à revendre et qui, en remportant les titres africains en cadet, juniors et seniors, peut voir venir. Si nous étions en France, en Roumanie ou en Espagne, les autorités compétentes auraient immédiatement compris que le filon est bien là. Parce que sous ces cieux, il règne un pragmatisme absolu dans les décisions logistiques à adopter pour aller plus vite et favoriser l'intérêt national. Nous avons, à maintes reprises, rendu compte des difficultés qu'a éprouvé le handball pour subvenir à ses besoins les plus urgents et qui sont dictés par les engagements internationaux incontournables. La préparation d'une sélection, qui prétend à un titre ou qui est chargée de conserver celui qui est en sa possession, n'est pas chose aisée. Certes, nous reconnaissons que les possibilités financières de notre pays ne sont pas aussi resplendissantes que nous l'aurions souhaité, mais il y a des urgences et des engagements que personne ne met en doute. Que serait une compétition africaine en handball sans la Tunisie? La présence des équipes tunisiennes est d'ailleurs souhaitée au sein des grands tournois internationaux, étant donné le niveau reconnu de notre sélection. Mais les déplacements coûtent cher, les stages pour trouver des adversaires de qualité (et non pas des équipes fantoches) ne sont pas difficiles à trouver, parce que les pays qui nous reçoivent savent qu'ils auront la possibilité de profiter du passage de notre sélection pour organiser des rencontres de haut niveau, mais tout cela exige des moyens. Le handball attire le public et même s'il peut faire de jolies recettes, cela est insuffisant. Les sponsors n'hésitent pas à y aller, étant donné que cette discipline est porteuse et qu'on sait que tous les Tunisiens aiment le handball, qu'ils ont au moins pratiqué au niveau scolaire. Mais cela ne suffît pas encore et le concours de l'Etat est incontournable. C'est dire que les économies de bouts de chandelle affaiblissent ce sport qui est en pleine expansion. Logistique et tour de main La Tunisie est de ces pays à laquelle on accorderait un mondial sans aucun problème. Au Mondial de 2005, la Tunisie, en l'organisant avec le succès que l'on connaît, a vu presque tous les matchs se dérouler à guichets fermés. La Fédération internationale sait qu'elle peut compter sur un pays qui possède des moyens humains et logistiques irréprochables pour garantir un succès incontestable, mais étant donné les conditions exceptionnelles qu'il traverse, on ne saurait se lancer dans une aventure pareille. L'Egypte l'a fait pour la deuxième fois, convaincue qu'elle possédait une équipe à même de se classer très honorablement dans un mondial organisé chez elle. Nous nous contenterons de la prochaine édition, en 2020, de la version africaine. Cela nous donne beaucoup à réfléchir, car ce sport est aussi fort que sensible. Tout ce que nous avons construit jusque-là est exposé (tout est à refaire en féminines), surtout lorsque ces «économies» que l'on veut réaliser aux dépens de l'avenir de la seule discipline sportive où la Tunisie peut se frotter aux meilleurs, sans complexes et en étant pleinement convaincue qu'elle est en mesure de monter sur le podium, est une décision d'autorité. Définir ses priorités Aux côtés des moyens financiers, il y a les ambitions (légitimes) de ceux qui voudraient être parmi l'équipe dirigeante de ce sport. Là, le handball, après avoir connu des soubresauts qui ont mis à mal ses fondements durant de longs mois, a besoin de stabilité et de bonne gouvernance. Le succès, les titres et les honneurs sont parfois mauvais conseillers. Les luttes intestines ont privé bien des dirigeants tunisiens de postes de haute responsabilité au niveau international. C'est dire que ce n'est qu'au prix de cette accalmie, que le handball a retrouvé tout son lustre et qu'il est reparti pour de nouvelles conquêtes. C'est, de ce fait, une bonne occasion d'examiner ce qui est encore à faire, les besoins immédiats et à long terme et de s'attacher à mettre en place une stratégie qui nous permettra de construire sur le toit de l'Afrique, en préparant comme il se doit le prochain mondial. En principe, dans les pays qui se respectent, au lendemain d'un titre conquis de haute lutte, après les félicitations et les embrassades, on convoque les responsables pour leur demander quelles sont les nouvelles priorités. Le fera-t-on et avec quel état d'esprit? Quatre mois de repos pour Aymen Toumi Sorti sur blessure lors de la finale du Championnat d'Afrique des nations, l'international tunisien, Aymen Toumi, sera éloigné de la compétition pendant quatre mois. Le joueur de Montpellier a fait savoir qu'il souffre d'une rupture des ligaments de la cheville.