Il a décidé de ne pas faire partie d'une des listes aux prochaines élections du 30 octobre. Après une expérience d'un peu plus de 4 ans, il tient à prendre du recul et faire le point. A 29 ans, Ali Aloulou a déjà roulé sa bosse et acquis de l'expérience. Il fut d'abord président de l'équipe d'El Menzah Sports avant de rallier la fédération. C'est feu Rafik Khouaja qui l'avait intégré au sein du bureau fédéral. Karim Helali a pris la relève pour le relancer et il a fait ensuite équipe avec Mourad Mestiri jusqu'à l'actuel mandat du bureau fédéral. Aujourd'hui, il a décidé de prendre du recul et de ne faire partie d'aucune liste. S'il conserve une certaine réserve, il a toutefois gagné en expérience : «En un peu plus de quatre ans, je juge mon expérience enrichissante. J'ai connu des gens d'un certain niveau. Nous avons fait de notre mieux pour servir le handball. Malheureusement, il y a eu des problèmes de conflits. Après le départ de Karim Helali, il n'y avait plus de maître à bord. Mourad Mestiri ne tranchait pas et était influençable par son proche entourage. Nous n'avons pas su assainir l'environnement de la sélection. Depuis le Mondial 2015 au Qatar, il n'y avait plus de stabilité sportive et administrative à la fédération». Six mois de perdus Ali Aloulou enchaîne et répète que six mois ont été perdus pour mettre un nouveau staff technique en place composé de Sylvain Nouet et Anouar Ayed. En ce temps-là, le président de la fédération n'avait pas tranché à propos des critères de choix. «Il n'y avait pas de premier responsable en sélection après le retrait de Ridha Manaï. La suite est venue avec les évènements connus lors de la dernière CAN d'Egypte et les suspensions qui en ont découlé, d'où la séparation avec Sylvain Nouet», a ajouté Ali Aloulou. Aujourd'hui, il ne faut surtout pas se lamenter, mais essayer de redresser la situation : «Il faut assainir. La sélection a besoin d'un manager général. Il peut ne pas être membre fédéral. Il pourraît être un ex-international ayant évolué en Europe et qui sait forcer le respect», reprend l'ancien membre fédéral. Ce qui a nui à la sélection ces dernières années, c'est la politique du favoritisme, et Ali Aloulou en sait quelque chose: «Il y a des internationaux qui font de la sélection leur passe-temps. Puis, la politique des deux poids, deux mesures a pourri l'ambiance en sélection. Je me demande pourquoi la politique de rajeunissement adoptée par Alain Portes en 2013 a-t-elle été abandonnée. La relève était assurée et les Jallouz, Bannour, Boughanmi, Hosni, Toumi et Ben Salah ne manquent pas de talent. C'est le retour de Hasanefendic, sous l'influence de certains dirigeants, bien entendu, qui a fait tomber l'opération rajeunissement à l'eau. Nous avons encore perdu deux ans pour aguerrir l'actuelle génération d'internationaux». Une décision réfléchie Au fait, pourquoi Ali Aloulou, qui a décidé de déballer son sac avant les élections du 30 octobre, a décidé de se retirer de la scène ? «La liste de Karim Helali est une liste à problèmes, bien que je sois en bons termes avec tout le monde. D'un autre côté, je ne peux pas m'entendre avec certaines personnes de la liste de Mourad Mestiri. Il y a malheureusement des personnes qui travaillent pour leurs considérations personnelles. Pour cette raison, j'ai préféré prendre du recul, mais je resterai dans le giron du handball». Ali Aloulou compte se rapprocher de son club El Menzah Sports où il a un projet de création d'une académie de handball. Pour lui, le nouveau bureau fédéral doit avoir les moyens de ses ambitions : «Les ressources financières doivent doubler et la tutelle doit s'occuper davantage de ce sport qui peut atteindre le niveau mondial. Il faut un nouveau souffle et de nouveaux dirigeants pour la relance. La DTN doit s'impliquer davantage dans la planification et nous devons penser aux JO 2020 dès à présent. L'assainissement de l'entourage de la sélection est plus que nécessaire. Dans ce cas, l'équipe de Tunisie pourrait connaître des jours meilleurs», a conclu Ali Aloulou.