PARIS (Reuters) — La France condamne «sans appel» l'assassinat d'un responsable du Hamas, Mahmoud Al Mabhouh, le 19 janvier à Dubaï, par un commando israélien présumé, a déclaré hier le Président français Nicolas Sarkozy. Lors d'une conférence de presse avec le Président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, il a dit avoir parlé vendredi avec le ministre des Affaires étrangères des Emirats Arabes Unis (EAU) de cette affaire. «Je lui ai dit la condamnation sans appel de la France de ce qui n'est rien d'autre qu'un assassinat», a-t-il déclaré. «La France condamne toutes les exécutions (...) Rien ne peut justifier ces méthodes (...) Ce genre d'événement ne peut qu'attiser les tensions et n'amène rien de positif (...) On ne peut pas accepter cela et nous ne l'accepterons pas.» Nicolas Sarkozy a estimé que l'assassinat de Mahmoud Al Mabhouh était d'autant plus condamnable qu'il avait été exécuté dans «un pays qui concourt à la paix, au rapprochement et à la coopération». Mahmoud Al Mabhouh, 49 ans, est l'un des fondateurs de la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine Al-Qassam. Il a été retrouvé mort dans une chambre d'hôtel à Dubaï. Des images prises par des caméras de vidéo-surveillance ont permis d'identifier dix hommes et une femme soupçonnés de l'avoir exécuté après être entrés à Dubaï sous de fausses identités avec des passeports européens. Les autorités émiraties ont mis en cause le Mossad, les services secrets israéliens. Nicolas Sarkozy et Mahmoud Abbas ont déclaré que c'était à l'enquête de déterminer qui avaient été les commanditaires et les exécutants de cette opération. Le Président français a cependant rappelé que le chargé d'affaires israélien à Paris avait été convoqué au ministère des Affaires étrangères à propos de l'utilisation d'un faux passeport français dans cette affaire.