Le Temps-Agences- Nicolas Sarkozy a exprimé hier la "condamnation sans appel" de la France après "l'exécution" d'un chef du mouvement palestinien Hamas à Dubaï, lors d'une conférence de presse commune à Paris avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Le chef de l'Etat a indiqué avoir exprimé au ministre émirati des Affaires étrangères "la condamnation sans appel de la France de ce qui n'est rien d'autre qu'un assassinat, c'est clair, c'est simple et c'est précis".
"Je veux le redire sans aucune ambiguïté, la France condamne toutes les exécutions, ce ne sont pas des méthodes et rien ne peut justifier ces méthodes", a insisté Nicolas Sarkozy.
"Ce genre d'événement ne peut qu'attiser les tensions et n'amène rien de positif. La France est une démocratie et on ne peut pas accepter ça et nous ne l'accepterons pas", a-t-il poursuivi.
Le président français a également rappelé que le chargé d'affaires israélien était allé au ministère français des Affaires étrangères "à propos de l'utilisation d'un faux passeport français dans le cadre de cette affaire", mais n'a pas formellement attribué cet "assassinat" à l'Etat hébreu.
"Il y a une enquête qui est en cours, attendons pour savoir, comme l'a dit le président (Mahmoud Abbas), qui est derrière, y-a-t-il des commanditaires et qui sont-ils ?", a-t-il toutefois observé.
De son côté, Mahmoud Abbas a affirmé que "cet événement à Dubaï (était) douleureux et difficile".
"Qui a mené cette opération, qui (y) a participé ? Il y a de nouveaux éléments tous les jours. Je pense que le mieux est d'attendre la fin de l'enquête. Le gouvernement de Dubaï est honnête. Il veut rechercher la vérité, laissons l'enquête" se poursuivre, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE ont condamné "fermement" hier l'utilisation de passeports européens par le commando qui a assassiné un responsable du Hamas à Dubaï.
"L'UE condamne fermement l'utilisation de passeports falsifiés de pays membres de l'Union européenne et de cartes de crédits obtenus via le vol d'identités de citoyens européens", dans un texte adopté par les ministres lors d'une réunion à Bruxelles, a indiqué une source diplomatique.