Pour Assitan Diarra, représentante de la Banque africaine de développement (BAD), la route est le moyen le plus utilisé en Afrique en matière d'infrastructures de transport, avec un taux de plus de 70%, d'où l'importance de toute initiative visant à renforcer la connectivité des pays et à améliorer l'efficacité des infrastructures Le transport terrestre constitue une réelle problématique pour le développement des relations économiques dans la région du Maghreb arabe. Cette région dont le potentiel des échanges commerciaux reste très important. Mais disons que la dimension politique de ces relations reste encore à développer, surtout avec une Union du Maghreb arabe en état de stagnation, vu que les Etats membres ne se sont pas réunis depuis plus de 20 ans. Plusieurs conventions dans le domaine du transport terrestre sont restées en état d'arrêt ou n'ont pas évolué dans le sens voulu au début. Une perte colossale pour une région qui pourrait se développer en une zone économique très prospère. Une question qui a été débattue lors du workshop tenu les 15 et 16 février à Tunis par le secrétariat général de l'Union du Maghreb arabe (UMA) sur «les défis et perspectives du transport terrestre dans les pays de l'UMA». Un atelier qui a rassemblé plusieurs représentants des ministères du Transport des cinq pays maghrébins ainsi que des représentants d'organismes africains et internationaux. Il s'inscrit dans le cadre du travail du secrétariat général de l'UMA pour la réalisation d'études approfondies sur des problématiques et des questions régionales de grand intérêt. Un travail qui servira par la suite de notes d'orientation des décisions au niveau politique. Selon Taieb Baccouch, secrétaire général de l'UMA, le transport terrestre revêt une importance cruciale pour le développement des échanges économiques et pour une intégration régionale renforcée entre les pays membres de l'Union. Il a affirmé que le développement de l'infrastructure routière est fondamental pour faciliter le transport entre les Etats membres et assurer la rapidité, la fluidité des échanges et aussi améliorer la sécurité routière. Il a ainsi indiqué qu'il est important de développer des passages frontaliers intelligents et unifiés et un réseau d'autoroutes et de chemins de fer sécurisés, facilitant le transport des marchandises et des personnes au moindre coût. «Il s'agit de la base pour toute intégration, tout échange et toute complémentarité économique pour la région. Les études réalisées seront présentées aux ministres du Transport des différents pays de l'Union et feront l'objet de conventions qui vont être soumises aux parlements pour approbation et réactivation», explique-t-il. M. Baccouch a affirmé que cette intégration passe également par le volet politique. Il a indiqué que le secrétariat général de l'UMA veille à sensibiliser les décideurs à l'importance de ces questions. D'ailleurs, il y a un effort pour réactiver la tenue du 7e sommet de l'UMA. Rappelons que le dernier sommet s'est tenu en 1994. La tenue du 7e sommet permettrait, selon M. Baccouch, de mettre en œuvre les conventions et de prendre les décisions nécessaires. Promouvoir la coopération Pour Lilia Naas, directrice générale du bureau de la commission économique pour l'Afrique (CEA) en Afrique du Nord, l'intégration régionale est un must pour promouvoir la coopération entre les pays du Maghreb arabe. La CEA veille, selon elle, à appuyer la mise en œuvre des programmes de développement des infrastructures dans toutes les régions africaines et aussi dans différents domaines relevant de l'énergie, du transport, de l'eau et des télécommunications. «Le but est de créer une zone de libre-échange au niveau continental. Nous travaillons main dans la main avec toutes les communautés économiques en Afrique. Cette ZLE ne pourra se concrétiser que s'il y a des accords dans chaque sous-région du continent», précise-t-elle, ajoutant que la CEA a pour mandat d'appuyer le développement économique et social des Etats membres, d'encourager l'intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement durable de l'Afrique. Le Maghreb arabe constitue une région importante qui profiterait de la connectivité entre les cinq pays pour une meilleure croissance et la création d'emplois, selon elle. Stratégie De son côté, Assitan Diarra, représentante de la Banque africaine de développement (BAD), a souligné que pour les infrastructures du transport, la route est le moyen le plus utilisé en Afrique, avec un taux de plus de 70%, d'où l'importance de toute initiative visant à renforcer la connectivité des pays et à améliorer l'efficacité des infrastructures. Elle a indiqué que la BAD a toujours accompagné le secrétariat général de l'UMA à travers les assistances techniques mais aussi à travers la réalisation d'études pour affiner la connaissance des problématiques dans le domaine du transport. Mme Diarra a, ainsi, affirmé que tout blocage à ce niveau a un impact sur la connectivité des économies et freine la création de richesse et le développement sur le continent. Elle a précisé que la BAD a développé avec l'UMA une stratégie pour définir les moyens d'accompagnement en termes de financement des infrastructures, d'études ou d'organisation de manifestations. Elle a appelé à un plus grand engagement des pays membres pour renforcer la coopération à ce niveau et permettre une plus grande connectivité et un développement des échanges. Notons que le workshop a été une occasion pour mieux examiner certains accords et présenter des études et des programmes dans différents domaines en relation avec le transport terrestre. Il s'agit du projet d'élaboration d'un modèle de permis de conduire unifié, l'organisation de la circulation des camions, des grands engins et l'utilisation du chronotachygraphe, des enquêtes techniques liées aux accidents de la route, l'élaboration d'une vision commune relative aux panneaux de signalisation dans les pays maghrébins. On a noté également l'examen de l'accord maghrébin dans le domaine du transport ferroviaire, en relation avec le projet du train trans-maghrébin.