Ils ont les moyens d'être les deux premiers gardiens de la sélection, pour reléguer les autres au second plan. L'équipe de Tunisie est exactement à trois mois de son premier match du Mondial. Le sélectionneur devra envoyer une première liste de 23 joueurs à la Fifa avant la liste définitive. Si les 20 joueurs de champ sont plus ou moins connus, à une ou deux exceptions près, c'est le poste de gardien de but qui donne assurément des soucis. Pas pour Nabil Maâloul uniquement. Toute la Tunisie sportive est sceptique. Pourquoi le cacher, nous n'avons pas de grands gardiens de but dans notre championnat. On se souvient qu'en 1978, à l'occasion de la première participation tunisienne au Mondial argentin, Abdelmajid Chetali et Taoufik Ben Othman auraient pu être confrontés à la même situation. Pourtant, en ce temps-là, les bons portiers n'étaient pas chose rare. Finalement, le sélectionneur national et son adjoint ont misé sur Mokhtar Naïli, le jeune gardien de but qui montait en grade et qui venait de détrôner le grand Attouga au Club Africsain. Ceux qui ont vécu l'aventure de notre équipe nationale en Argentine, en 1978, ne peuvent certainement pas oublier les prouesses de Mokhtar Naïli face au Mexique, à la Pologne et à l'Allemagne. C'était véritablement un coup de poker de la part du staff technique national de l'époque. Un pari réussi en somme, quand on voit le parcours du onze national en Argentine. On ne sait pas aujourd'hui si Nabil Maâloul aura le courage de trancher comme Abdelmajid Chetali en son temps. On rappelle que Attouga avait qualifé la Tunisie au Mondial en détournant le penalty du Marocain Ahmed Faras. Cela ne l'a pas empêché de faire banquette en Argentine. Qui est le numéro 1 ? Pourquoi le cacher, notre championnat qui bat déjà de l'aile souffre d'une carence de gardiens de but. La concurrence va être rude et le choix difficile pour Nabil Maâloul. Pour ce dernier, Aymen Balbouli, Moez Ben Cherifia et Farouk Ben Mustapha sont le trio favori. Dans le désordre, bien entendu. Mais maintenant, il semble vouloir tout remettre en question. Ne serait-ce que par son intention de convoquer Moez Hassen, l'ex-portier de l'OGC Nice. La question est de savoir si celui-ci sera remis sur pied à temps, étant blessé à l'épaule. Franchement, il y a problème. Nous ne disposons pas à l'heure actuelle d'un gardien de but rassurant. Il n'y a qu'à voir les prestations de chacun pour s'en rendre compte. Moez Ben Cherifia a fait banquette avant de revenir sur scène dans son club. Il a ses défauts qu'on ne va pas s'amuser à énumérer. En premier lieu la taille. Tout comme Aymen Balbouli d'ailleurs. L'ex-gardien de l'Etoile Sportive du Sahel vient de sortir par la petite porte pour s'exiler dans un club de second plan en Arabie Saoudite. Est-ce pour lui la meilleure façon de se préparer au Mondial ? Et comme Ben Cherifia, Balbouli a le handicap de la taille. Que reste-t-il finalement ? Farouk Ben Mustapha bien entendu. Avant d'être un des premiers à choisir l'Arabie Saoudite après son départ du Club Africain, il avait beaucoup progressé et est en train de réussir de belles prestations actuellement. Il dispose d'un bon gabarit qui peut faire de lui le premier ou le second gardien de la sélection en Russie. Partant du fait que Moez Hassen l'expatrié voudra des assurances de la part de Nabil Maâloul pour débarquer parmi nous et aller au Mondial en tant que premier portier. Cela pourrait être logique, vu que l'ex-Niçois est grand de taille et a assez d'expérience. Récapitulatons. Farouk Ben Mustapha et Moez Hassen, s'il débarque, seront les deux premiers gardiens sur lesquels Nabil Maâloul pourrait compter. Reste à savoir qui sera le troisième au poste dans la liste des 23 ? Le choix se fera entre Ben Cherifia et Balbouli. La concurrence sera rude. Bien sûr, la poudre aux yeux a été récemment de convoquer quelques gardiens de but locaux pour un stage at home. Nous citerons Charfi, Rami Jéridi, Bédéri et Ali Kalaï. Nous pouvons vous assurer d'ores et déjà que hormis Jéridi qui pourrait postuler au poste de troisième gardien et concurrencer Balbouli et Ben Cherifia, les autres regagneront leurs clubs sur la pointe des pieds et n'iront pas en Russie. Nous demanderons à Nabil Maâloul de délaisser son côté sentimentaliste et d'oublier ses couleurs d'origine. Nous savons ce que nous avançons. Les plus méritants devront être au Mondial. Le sélectionneur national n'aura pas le droit de gaffer dans ses choix.