Pour certains clubs qui vivent au jour le jour, le limogeage de l'entraîneur est la solution de facilité. Chez les grosses cylindrées, on s'arme de moins en moins de patience La valse des entraîneurs est devenue monnaie courante dans notre football. La saison en cours ne déroge pas à la règle, malgré la restriction de la FTF qui limite à trois, le nombre d'entraineurs par saison et par club. Une restriction votée en assemblée de la FTF par les représentants des clubs eux-mêmes. Pourtant, l'hémorragie ne s'est pas arrêtée et la valse des entraîneurs s'est poursuivie de plus belle. A l'Espérance de Tunis, Mondher Kebaïer a succédé à Faouzi Benzarti avant de se faire remplacer par Khaled Ben Yahia. A l'Etoile, Hubert Velud n'a pas tenu longtemps non plus après l'élimination en Ligue des champions. Après une courte période de transition conduite par Ali Boumnijel qui a assuré l'intérim, la direction de l'Etoile a opté pour le technicien algérien, Kheireddine Madoui. A l'Espérance de Tunis, comme à l'Etoile du Sahel du reste, les licenciements de Faouzi Benzarti et d'Hubert Velud ont leur raison, à savoir l'échec en Ligue des champions, l'objectif principal fixé par leurs dirigeants respectifs. Mais si les projets sportifs existent bel et bien dans ces deux clubs, le timing des remplacements des entraîneurs n'était pas le bon. Velud aurait dû partir depuis la fin de la saison écoulée, étant qu'il n'arrivait pas à donner un cachet au jeu de l'équipe. Quant à Faouzi Benzarti, il fallait se séparer de lui au lendemain de l'élimination en Ligue des champions, afin de laisser le temps à son successeur de mettre en place son plan de travail et éviter par la même une perte de temps supplémentaire à l'équipe. Par ailleurs, si Mondher Kebaïer n'a pas fait long feu à la tête de l'équipe senior de l'EST, c'est qu'il a été engagé au mauvais moment. L'élimination en Coupe de Tunisie a précipité sa chute, lui qui ne faisait pas l'unanimité autour de lui. Et malgré le temps perdu, le choix porté sur Khaled Ben Yahia semble être le bon. Tant que ça marche ! Donner du temps au temps Le problème avec les grands clubs, c'est que leurs dirigeants sont constamment sous la pression du public. Et ces dernières années, les présidents des clubs ont de plus en plus tendance à céder à la pression, le plus souvent au détriment d'un projet sportif achevé avant maturité, même si par moments, les résultats suivent, mais la manière ne séduit pas une frange de supporters. C'était le cas d'Ammar Souayah, licencié alors qu'il était premier au classement du championnat. Ce que savent les présidents des grands clubs, c'est que pour un projet sportif aboutisse, il faut tout simplement donner du temps au temps. Chose qu'il faut s'efforcer à faire comprendre aux supporters, au risque de passer à côté et finir ainsi par tomber dans la contreperformance. Ce qu'il faut saisir aussi, c'est que tout un cycle a une fin. Et ce sont les périodes des fins de cycles que présidents de clubs et leurs supporters doivent apprendre à gérer en se montrant patients. Ne pas voir plus loin... Dans les cas des clubs de la deuxième moitié du tableau, aux moyens financiers souvent modestes, il faut tout simplement ne pas voir plus loin que son nez. Ces clubs ont tout intérêt à établir des projets sportifs qui tournent autour de la formation des jeunes. Des projets de formation leur permettant de minimiser considérablement les frais des recrutements en puisant dans le vivier du club et par la même, transférer leurs jeunes talents, ce qui leur générerait des recettes conséquentes, leur permettant de faire face aux dépenses quotidiennes. Bref, chaque club doit se doter d'un projet sportif qui va de pair avec ses moyens humains et financiers. Pour les clubs aux moyens financiers modestes, il ne faut pas voir plus loin de son nez et miser surtout sur la formation des jeunes. Chez les grands clubs, il faut soigner également la formation des jeunes, tout en choisissant les entraîneurs qui ont les profils adéquats pour leurs équipes. Sans oublier bien sur de donner, tout simplement, le temps au temps.