Oui la révolution tunisienne nous a permis d'innover et de concrétiser nos rêves : les libertés individuelles et collectives, l'égalité homme-femme, l'indépendance intellectuelle, la participation active et citoyenne aux différentes décisions concernant la question genre (la Constitution, la loi contre la violence faite aux femmes...), la préservation des acquis des femmes tout en postulant à un nouveau contexte, l'égalité dans l'héritage, et tout en agissant contre le harcèlement sexuel sous toutes ses manifestations. Oui les Tunisiennes et les Tunisiens ont réussi à relever tous ces défis, mais il nous manque encore la solidarité envers toutes nos concitoyennes exclues du système : les aides-ménagères, les ouvrières agricoles qui n'ont pas de couverture sociale ni de salaire décent, les ouvrières CDD, les ouvrières ne touchant pas le salaire minimum, les ouvrières sans transport, les ouvrières sans congé, pire les ouvrières sans congé de maternité (sans parler du congé prénatal !), les femmes qui luttent contre toutes les formes du terrorisme, les étudiantes qui n'ont pas de bourse et/ou de foyer universitaire, les jeunes filles dans nos régions intérieures (qui n'ont de loisir que de regarder les chaînes du Moyen-Orient «Daech et compagnie» et les séries turques !), les enfants malades, les enfants sans soutien paternel, toutes les jeunes filles qui ont quitté l'école par contrainte ou par choix (100.000 jeunes entre 6 et 18 ans abandonnant l'école chaque année depuis 2012). Oui mes chères filles, vous devez défendre les causes nobles et justes, vous devez aller de l'avant sur la question genre pour que la Tunisie reste le modèle social que les générations antérieures nous ont légué. A vous de juger, de la conserver, de l'améliorer selon nos valeurs humaines. Bonne fête.