L'agriculture biologique est en train de s'affirmer comme une véritable manne financière, notamment en termes de recettes d'exportation. C'est ce qu'a affirmé la directrice de l'agriculture biologique, Mme Samia Maamer, dans une déclaration à La Presse (voir interview du supplément économique du 7 mars 2018). Cela fait presque plus d'une décennie que le secteur de l'agriculture biologique est en train de se développer. Evidemment, cela a nécessité un travail colossal, tout d'abord sur le plan contrôle et respectabilité des normes. Et en second lieu, un accompagnement et des incitations financières ont été fournis aux agriculteurs pour les encourager à investir dans ce secteur en plein essor. En effet, la Tunisie a été reconnue, depuis 2009, comme étant un pays équivalent en termes de réglementations avec l'Europe, le plus grand marché d'exportation du bio dans le monde. Cette équivalence implique que tout producteur tunisien certifié Bio est systématiquement reconnu en Europe. A préciser que 5 organismes privés tiers se sont chargés du contrôle et du suivi de la traçabilité des produits ainsi que des régions certifiés biologiques en Tunisie. Ces organismes sont, à leur tour, contrôlés et suivis régulièrement par la direction générale des produits biologiques au sein du ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Cette équivalence a été le fer de lance de tout le secteur, contribuant ainsi à sa promotion et lui valant un positionnement notable sur le marché international. Les chiffres récemment révélés par la directrice Samia Maamer dénotent un potentiel d'exportation énorme, à développer et à renforcer davantage. Une importante valeur ajoutée En effet, la quantité des exportations bios, arrêtée en décembre 2017, s'élève à 40 mille tonnes ayant une valeur totale de 430 millions dinars, soit une évolution de +38% de la valeur totale des recettes par rapport à l'année précédente (2016). Le secteur oléicole biologique se taille la part du lion avec un total de 31 mille tonnes exportées vers les cinq continents pour une valeur totale des exportations égale à 337 millions de dinars. L'Italie, la France et les USA sont positionnés en tête des pays importateurs. La valeur ajoutée de l'huile d'olive biologique par rapport à celle qui est conventionnelle s'élève à +32%. On y ajoute un taux de 22,4% si elle est, de surcroît, conditionnée. Les dattes représentent le deuxième produit biologique phare avec une quantité d'exportation qui a atteint 8.000 tonnes pour une somme totale atteignant les 52.2 millions de dinars d'export. Les Allemands, suivis des Hollandais et des Américains sont les populations qui en importent le plus. La valeur ajoutée des dattes bios par rapport aux dattes conventionnelles est de l'ordre de + 20%. «En attendant les chiffres de cette année, nous estimons que nous allons détrôner l'Italie et l'Espagne dans la production de l'huile d'olive biologique. Notre direction travaille à faire de ce secteur, ainsi que de toutes les filières de la production biologique, un secteur compétitif. Nous croyons que le salut de l'agriculture, en Tunisie, réside dans sa conversion en agriculture biologique. Evidemment, nous perdons du terrain, en matière d'agriculture conventionnelle. C'est pour cela que nous estimons que si nous développons davantage ce secteur, nous serons les pionniers même à l'échelle mondiale. Nous pouvons atteindre 1 milliard de dinars provenant de l'exportation des produits biologiques», a fait savoir la directrice Samia Maamer.