Que dire d'elles un 8 mars ? Que dire encore d'elles hors des sentiers battus, des images usitées, des poncifs stéréotypiques et du féminisme bon marché ou exacerbé? L'exercice est loin d'être aisé. Et de six pour «A dire d'Elles » ! Comme à l'accoutumée, à l'occasion de la célébration de la Fête internationale de la femme, la galerie de la Bibliothèque nationale organise son exposition collective avec, cette année, la participation de Raja Ben Ammar, Omar Bsais, Abdesselam Elfaleh, Slimen Elkamel, Emna Ghezaïel, Adnene Haj Sassi, Imed Jemaïel, Olga Malakhova, Hend Megdiche, Noura Mzoughi, Rahma Neili, Rim Saâd, Saber Sahraoui, Renata Tabacchi Dlimi, Salamallah Thabet, Oussema et Lyne Troudi. Une manifestation «à l'honneur du féminin, non du féminisme» devenue tradition. Que dire d'elles un 8 mars ? Que dire encore d'elles hors des sentiers battus, des images usitées, des poncifs stéréotypiques et du féminisme bon marché ou exacerbé ? L'exercice, avouons-le, est loin d'être aisé. En effet, le propos plastique sur les femmes a longtemps et surtout été monopolisé par les hommes révélant une imagerie et une iconographie qui a été elle-même intériorisée et reproduite par bon nombre de femmes artistes. La vague féministe dans les arts plastiques avec son discours parfois extrémiste n'a pas arrangé les choses pour autant. Mais «A dire d'Elles» n'est pas une exposition qui se focalise sur la question du genre. Loin s'en faut. On oublierait même qu'elle a la femme pour thématique principale. Les participants, hommes et femmes confondus, aux démarches artistiques différentes et aux parcours divergents, ont chacun de son côté, conceptualisé la femme diversement, avec des techniques multiples. La perception du féminin se trouve ainsi déclinée à volonté, se conjuguant parfois avec le masculin comme l'œuvre «Elle et lui» d'Imed Jemaïel, ou se cristallisant avec la complicité de la fille bien aimée comme dans la série des «dessins à deux» d'Oussema Troudi et son enfant Lyne. Elle est floutée dans l'œuvre d'Omar Bsaïs ou suggérée dans les phonographies d'Emna Ghezaïel, l'un de nos coups de cœur. Quant à Slimen Elkamel, jeune plasticien d'envergure internationale, il a choisi homme, pelle, mouches et pain pour célébrer la femme. Quoi de plus décalé ! «A dire d'Elles », une exposition éclectique à voir...jusqu'au 15 avril 2018.