Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a déclaré que son gouvernement a réalisé des résultats positifs dès sa prise de fonction. «Ce n'est pas un gouvernement de gestion des affaires courantes», a-t-il souligné. En déplacement, hier, à Sousse, Chahed a procédé à la pose de la première pierre de la station de dessalement de l'eau de mer. «Ce gouvernement a eu le mérite d'engager des réformes fondamentales, notamment la réforme de la fonction publique, des caisses sociales et des établissements publics, outre le traitement de la question de la masse salariale», a-t-il soutenu. Chahed a, dans ce contexte, affirmé que le gouvernement poursuit la mission qui lui est confiée. Citant le projet de dessalement de l'eau de mer lancé hier, le chef du gouvernement a indiqué qu'il sera réalisé grâce à un coût global de 125 millions de dinars. Ce projet va permettre l'adduction en eau potable de près de 5 millions de citoyens, a-t-il dit. Sur les informations qui circulent au sujet d'un éventuel remaniement ministériel, Youssef Chahed a estimé que le gouvernement se concentre actuellement sur le suivi des réalisations accomplies au niveau de la production «qui a repris graduellement son rythme normal, notamment avec le relance attendue dans les secteurs du textile, du tourisme et des industries». «Tous les chiffres et indicateurs augurent d'une reprise progressive devant contribuer à la promotion des exportations et de l'emploi», a-t-il affirmé. Chahed a fait part, toutefois, des craintes du gouvernement concernant les réformes proposées au sujet des finances publiques, notamment au vu des difficultés liées à la réforme des caisses sociales, des établissements publics et du traitement de la question de la masse salariale. «La confiance des partenaires internationaux de la Tunisie ne sera rétablie et le classement du pays ne va s'améliorer que si les réformes fondamentales proposées sont accomplies», a-t-il souligné. Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Noureddine Taboubi, avait déclaré, mardi, à la presse que «le gouvernement Youssef Chahed fait face à plusieurs difficultés et est, ainsi, un gouvernement de gestion des affaires courantes». Réunis mardi au palais de Carthage sous la présidence du président Béji Caïd Essebsi, les signataires du Document de Carthage ont décidé la création d'une commission qui aura pour mission de définir les priorités de l'économie nationale et de proposer les réformes adéquates. Cette commission sera composée de deux représentants de chaque parti et de chaque organisation signataires du Document de Carthage. Selon des déclarations concordantes des participants à la réunion, la commission va étudier la question d'un éventuel remaniement ministériel sur la base d'une évaluation du rendement du gouvernement. La réunion des signataires du Document de Carthage s'est déroulée en présence de représentants de Nida Tounès, Ennahdha, Al-Moubadara, Al-Massar et l'Union patriotique libre (UPL). Y étaient présents également les représentants de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), de l'Union tunisienne pour l'industrie, le commerce et l'artisanat (Utica), de l'Union tunisienne pour l'agriculture et la pêche (Utap) et de l'Union nationale de la femme tunisienne (Unft). Le chef du gouvernement visite le siège du Tribunal administratif Par ailleurs, en visite hier dans le gouvernorat de Sousse, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s'est rendu au siège de la Chambre de première instance du Tribunal administratif de Sousse. Cette juridiction est compétente dans les affaires intentées contre les pouvoirs régionaux et locaux et les établissements publics qui se trouvent dans le gouvernorat de Sousse. Elle est également compétente pour examiner les contentieux, y compris les conflits électoraux. Depuis son entrée en service le 22 février 208, la Chambre de première instance du Tribunal administratif s'est vu confier 350 affaires administratives, selon le président de la Chambre Houcine Amara. Au cours de cette visite, le chef du gouvernement a jugé indispensable de mieux faire connaître cette institution juridictionnelle et les champs de ses compétences.