Une riche édition entre le programme consacré à la Tunisie et à la femme tunisienne, l'Algérie comme pays d'honneur, des hommages, des lectures, des rencontres et débats littéraires ou autour des métiers du livre, des présentations de nouvelles parutions et deux ateliers sur l'adaptation littéraire au cinéma. Du 6 au 15 avril, le Parc des expositions du Kram accueille la 34e édition de la Foire internationale du livre de Tunis. Sous la direction de Chokri Mabkhout, l'événement annuel est placé sous le slogan «Lire pour vivre une deuxième vie». Il aura cette année l'Algérie comme pays invité d'honneur. C'est ce qu'a annoncé le comité organisateur, hier, lors de la conférence de presse de la foire. 25 pays prennent part à l'événement, correspondant à 259 exposants, dont 111 tunisiens, 128 venant de pays arabes et 20 stands appartenant à des pays et organisations internationales. «Nous voulons faire de la foire un grand marché du livre. En Tunisie, la rentrée littéraire ne se fait pas en septembre, mais elle est plutôt liée à la foire du livre», a déclaré Chokri Mabkhout, avant de céder la parole au responsable du comité de sélection, Hichem Rifi. Ce dernier a annoncé les cinq prix de cette édition (Prix Fatma Haddad pour les Etudes Philosophiques, Prix Tahar Haddad pour les Etudes en Littérature et Sciences Humaines, Prix Béchir Khraïef pour le Roman, Prix Ali Douagi pour la Nouvelle et Prix Sadok Mazigh pour la Traduction en langue arabe). Des prix dédiés, comme leurs noms l'indiquent, à des plumes tunisiennes qui ont marqué la littérature et la recherche. Le membre du comité d'organisation a, par la même occasion, relevé les tendances que les œuvres adressées au comité de sélection ont permis de révéler cette année — comme la pléthore de romans aux dépens des autres genres — la tendance de plus en plus de maisons d'édition à se spécialiser et les regards nouveaux qu'apportent les écritures féminines au paysage littéraire tunisien. Quant aux thématiques dominantes, elles se détachent peu à peu de la révolution pour tourner autour de l'histoire proche et lointaine de la Tunisie, du terrorisme et de la question de la femme. 3 prétendants pour le premier prix (Jaleleddine Said, Salem Al Ayadi et Fathi Engzoua), 3 pour le deuxième (Abdelwaheb Bouhdiba, Mohamed Ben Mohamed et Tijani Salaaoui avec Romdhan El Aroui), 3 pour le troisième (Taoufik Aloui, Wafa Ghorbel et Chadia Guesmi), 3 pour le quatrième (Tarak Chibani, Lazher Sahraoui et Wafa Fathallah) et 3 pour le dernier (Mahmoud Ben Jmaa, Hédi Jatlaoui et Adel Mtimet) ont été sélectionnés par des jurys composés d'universitaires spécialisés, d'écrivains, de plasticiens et de journalistes. Les lauréats des différents prix, dont le Prix Taoufik Baccar, qui sera décerné pour la première fois cette année à une figure tunisienne pour l'ensemble de son œuvre, seront annoncés lors de la journée d'ouverture, le 6 avril. Cette journée inaugurale sera également consacrée à la commémoration du centenaire de la déclaration de Balfour, avec une rencontre autour du roman palestinien et la mémoire de l'intérieur et de la diaspora, à la tunisianité avec une rencontre «Philosophie et citoyenneté» et à un programme dédié à l'Algérie, pays invité de cette 34e édition. Une première journée qui donne le ton pour le restant du programme culturel de la Foire internationale du livre de Tunis, entre celui consacré à la Tunisie et celui à la femme tunisienne, intitulés, « Visages de la tunisianité» et « Femmes de mon pays, des femmes et demies», le programme consacré au pays d'honneur, les hommages, les lectures, les rencontres et débats littéraires ou autour des métiers du livre et ses causes, les présentations de nouvelles parutions et deux ateliers sur l'adaptation littéraire au cinéma. Jusqu'au 15 avril, en effet, la littérature tunisienne et spécialement féminine sera à l'honneur dans différentes rencontres consacrées, entres autres, aux nouvelles écritures littéraires, avec un hommage à Youssef Seddik, des lectures littéraires et des débats sur l'édition en Tunisie. L'Algérie sera présente à travers des lectures littéraires et poétiques, des débats autour de thèmes, comme la propriété intellectuelle et l'édition, avec, entre autres, une rencontre avec l'écrivain Kamel Daoud. Tout un programme est par ailleurs destiné aux enfants et aux jeunes, avec des ateliers, des lectures, des spectacles et le concours de présentation de livres « Lire pour être plus belles» destiné aux lycéennes du Grand-Tunis.