Le projet des nouvelles routes de la soie implique plus de 65 pays regroupant 4.5 milliards d'habitants et représentant environ 55% du PIB mondial et 75% des réserves énergétiques de la planète. Deux routes principales structurent le projet : une route terrestre reliant la Chine à l'Europe en passant par le Kazakhstan, l'Iran, la Turquie, la Russie, et une route maritime passant par l'océan Indien, la mer Rouge, le Canal de Suez pour aboutir en Méditerranée. Les pays d'Afrique du Nord observent des postures différentes à l'égard de ce mégaprojet allant de l'adhésion pour le Maroc et l'Egypte à une certaine frilosité de l'Algérie, en passant par un relatif attentisme de la Tunisie. Le projet des nouvelles routes de la soie fait l'objet de plusieurs débats et fait couler beaucoup d'encre ces dernières années. Un mégaprojet qui constitue l'amorce d'un nouveau modèle de développement économique alternatif et vise à hisser la Chine au premier rang mondial à l'horizon 2049. Tenant compte de l'extrême importance de ce projet et son impact sur l'économie de notre pays, le Programme régional Sud Méditerranée de la Konrad-Adenauer-Stiftung, en collaboration avec Global Prospect Intelligence, a tenu les 10 et 11 avril un premier séminaire international à Gammarth (banlieue nord de Tunis) sous l'intitulé « Le projet des nouvelles routes de la soie : le retour de la Chine en Méditerranée », en présence d'éminentes personnalités chinoises, européennes, maghrébines et tunisiennes. Une occasion bien propice pour mieux appréhender les tenants et les aboutissants de cette initiative. Les postures des pays d'Afrique du Nord à l'égard de ce mégaprojet sont marquées par une forte différenciation, allant de l'adhésion pour le Maroc et l'Egypte à une certaine frilosité de l'Algérie, en passant par un relatif attentisme de la Tunisie », souligne l'expert Mehdi Taje, directeur fondateur d'une entreprise de consulting spécialisée dans l'analyse des risques géopolitiques et directeur du département de la politique publique à l'Institut tunisien des études stratégiques. L'expert en question ajoute que pour notre pays, « les performances insuffisantes en matière de connectivité, de logistique et d'infrastructure constituent de sérieux handicaps pour la montée en gamme dans les chaînes de valeurs mondiales et par conséquent pour une adhésion à ce projet, ce qui nécessite l'identification des pistes en mesure d'insuffler un nouvel élan aux relations tuniso-chinoises et de permettre l'insertion de la Tunisie au sein de ce projet dans les meilleures conditions. Reconfigurer les équilibres géoéconomiques à l'échelle planétaire Sabri Bachtobji, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, a mis en valeur la coopération tuniso-chinoise qui ne date pas d'aujourd'hui et qui s'est renforcée dans les dernières années sur fond de concrétisation de plusieurs projets dans le cadre d'une solide relation bilatérale liant les deux pays, citant à titre d'exemple le Centre culturel et sportif de la jeunesse d'El Menzah 6 et l'hôpital universitaire de Sfax, en plus des étudiants tunisiens qui poursuivent actuellement leurs études en Chine. M. Bachtobji a confirmé l'intérêt que porte notre pays à ce projet et les concertations avancées avec la Chine en vue d'y adhérer d'ici quelques mois en raison de son importance et son impact positif sur l'économie de la Tunisie en matière d'investissement et de création d'emplois pour les jeunes. La Chine doit se hisser au premier rang mondial à l'horizon 2049, année du centenaire de cette république, avait déclaré le président chinois Xi Jinping lors du 19e congrès du PCC, et c'est dans ce contexte qu'il convient de replacer le projet des nouvelles routes de la soie appelé à reconfigurer les équilibres géopolitiques et géoéconomiques à l'échelle planétaire, selon l'expert Mehdi Taje. Le projet des nouvelles routes de la soie implique plus de 65 pays regroupant 4.5 milliards d'habitants et représentant environ 55% du PIB mondial et 75% des réserves énergétiques de la planète. Deux routes principales structurent le projet : une route terrestre reliant la Chine à l'Europe en passant par le Kazakhstan, l'Iran, la Turquie, la Russie, et une route maritime passant par l'océan Indien, la mer Rouge, le Canal de Suez pour aboutir en Méditerranée.