Un classement historique après deux matches pleins en amical. L'équipe de Tunisie doit se maintenir dans ce palier de qualité. Elle en a les moyens. La Fifa a classé l'équipe de Tunisie à la 14e place (1.012 points). Un rang historique pour notre football et un bond spectaculaire de 9 places par rapport au dernier mois. L'équipe de Tunisie parvient même à surclasser de grandes nations de football comme le Mexique ou l'Italie. Même si ce classement est assez compliqué comme le classement ATP en tennis, et tient compte des performances même en amical, il reste une référence pour la Fifa pour désigner les «chapeaux» dans le tirage au sort des compétitions. Le plus important pour nous, ce ne sont pas les statistiques et l'exploit historique qui peuvent, à un moment donné, leurrer tout le monde. Ce qui compte, ce sont surtout les matches officiels et notamment les trois rencontres du Mondial. Toute performance en amical doit être bien analysée et positivée, mais l'on ne doit pas penser que c'est l'objectif ultime. Avancer au classement Fifa est une bonne chose, nul doute mais cela doit être bien analysé pour ne pas oublier que l'objectif final est l'officiel et non pas l'amical. On se souvient tous des matches amicaux réussis en 1993 et début 1994 contre l'Allemagne (1-1) et la Hollande (2-2) sous la conduite de Youssef Zouaoui et, par la suite, du fiasco à la CAN 94 pour se rendre compte qu'il est impératif de savoir apprécier un classement ou une victoire en amical à sa juste valeur. Amélioration... Ce classement on le doit en grande partie aux deux victoires contre l'Iran et le Costa Rica. En 5 jours, on a vu une équipe de Tunisie jouer avec qualité. C'est ce qu'on demandait tous depuis un bon moment. L'équipe de Nabil Maâloul n'a pas franchement convaincu lors des éliminatoires. Et notre qualification au Mondial, aussi précieuse qu'elle soit, a été en grande partie expliquée par la naïveté de la RDC à Kinshasa, et par un concours favorable de circonstances. Le dernier match face à la Libye était dur et n'a pas laissé une bonne impression. Il fallait faire quelque chose et changer les choix faits lors des éliminatoires. Et entre l'équipe rentrante et la qualité du jeu entre les matches de l'Iran et du Costa Rica et les matches des éliminatoires, vous découvrez facilement que l'équipe a mieux joué et qu'il y a des progrès «techniques». Sliti, marginalisé dans un premier temps, est aujourd'hui titularisé au poste de créateur et peut faire oublier la pesante absence de Msakni. Skhiri est aujourd'hui (déjà!) une pièce maîtresse de l'entrejeu et réussit à faire la transition entre les lignes. Khaoui, bien qu'encore peu déterminant, donne de bonnes solutions derrière l'attaquant de pointe. En défense, la paire Meriah-Ben Youssef n'est pas à l'abri avec l'arrivée de Benalouane. Après le fameux stage du Qatar et le malaise autour de la sélection après le départ de Nader Daoued et le blocage du dossier Coulibay, Maâloul a fini par comprendre (ou on lui a fait comprendre) qu'il doit voir la vérité en face et changer certains de ses choix. Il a enfin donné à Sliti le temps et le respect qu'il mérite, il a surtout injecté du sang neuf avec les joueurs qu'il faut. On ne peut pas parler d'un changement radical, car on a encore d'autres tests à jouer, mais avouons surtout que l'amélioration est palpable. Si l'on continue avec la même organisation et la même importance donnée à la possession de balle et à l'attaque, notre équipe peut encore aller loin. Sans Msakni... Ce classement n'est pas définitif. Il suffit de quelques contre-performances pour chuter. Le plus important, c'est de confirmer les progrès et de jouer avec la même confiance face aux ténors Espagne et Portugal en amical. Toujours est-il que le sélectionneur national cherche à stabiliser une fois pour toutes les joueurs aux postes. Il aura deux ou trois schémas tactiques à utiliser (4-3-3, 4-2-3-1 et 3-5-2) et pour chaque plan retenu, il y a des joueurs indispensables. L'ossature est déjà prête. Meriah, Maâloul, Skhiri, Sassi, Sliti, Khazri, Badri, Ben Mustapha ou Hassen. Deux nuances à relever : Ben Amor sera-t-il prêt pour le Mondial? Et surtout l'après-Msakni. Le fantasque Tunisien ne devrait pas prendre le risque de jouer avec une blessure pareille. Et même si l'on arrive à lui réduire les délais de repos et éviter la chirurgie, il ne sera pas celui qu'on connaît. Heureusement que l'effectif est riche pour le poste de créateur: Khazri (qui va mieux comme régisseur), Sliti et aussi Srarfi, sans oublier Badri qui a une bonne dose technique. Pour le moment, on doit garder cet élan porteur de la 14e place au classement Fifa. On ne devra pas tomber de cette vague positive. La responsabilité est grande : garder la forme en amical, confirmer les progrès et bien aborder le Mondial.