Les enseignants du supérieur bénéficieront désormais de nombreux avantages. Le dernier accord signé le 12 mars 2018 entre le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) et l'Ugtt peut être considéré comme l'un des plus importants puisqu'il met en œuvre un dispositif d'avantages (dont certains remontent à 2012). Le Mesrs satisfait, ainsi, une série de revendications longtemps réclamées par les syndicats. L'ensemble des points d'accord entre dans le cadre de la mise en œuvre de plusieurs mesures de la réforme universitaire. En premier, figure le volet de la recherche scientifique. 4 dispositions ont été adoptées avec l'instauration d'une nouvelle prime à la production scientifique. A cet effet, une enveloppe annuelle de dix millions de dinars sera consacrée dès 2018 à l'octroi de primes individuelles aux enseignants chercheurs relatives à la production scientifique. Une autre prime sera dédiée à la coordination des thèses par l'attribution d'une prime de coordination aux présidents des commissions de thèses. D'un autre côté, la notion de discrimination positive au profit des Universités des régions intérieures sera de mise. Elle s'appliquera au profit des chercheurs des universités des régions intérieures par un bonus à la prime de production scientifique et l'assouplissement des conditions de création et de renouvellement des structures de recherche. Concernant la promotion de l'évolution de carrière des jeunes chercheurs, des mesures d'incitation sont envisagées. Elles s'adressent aux enseignants agrégés et aux technologues en faveur de la recherche doctorale. En effet, les intéressés auront droit à un congé d'études conditionné par une troisième inscription en thèse et la publication d'un article scientifique. Pour le deuxième volet qui est d'ordre pédagogique, il s'agit de l'octroi de nouvelles primes aux coordinations pédagogiques. De ce fait, une prime de coordination pédagogique sera attribuée aux coordinateurs des mastères, équivalant à une heure et quart de travaux dirigés. Une autre sera attribuée aux coordinateurs des départements et des matières transversales, équivalant à une heure et quart de travaux dirigés. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique précise dans le document qu'il nous a communiqué que les critères d'éligibilité seront définis ultérieurement. Un autre point tout aussi important a trait à l'élaboration des nouveaux statuts pour les enseignants du Mesrs avec l'adoption des 6 résolutions. Il s'agit, d'abord, de la suppression de la classification administrative Corps A / Corps B. Le deuxième point concerne l'adoption d'un statut unifié pour tous les enseignants rattachés au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, tout en prenant en compte les particularités des corps spécifiques. En troisième lieu, il est question de l'ajustement de l'échelle des compétences scientifiques à adopter avec ses incidences financières. La quatrième résolution consiste en la révision du système de l'habilitation universitaire par son assimilation à un grade scientifique autorisant l'encadrement d'une recherche doctorale. En outre, l'éligibilité au recrutement serait réservée exclusivement aux détenteurs du diplôme du doctorat pour les enseignants chercheurs. La dernière résolution envisagée vise à permettre aux enseignants technologues engagés dans une recherche doctorale de postuler à un congé d'études sous conditions. Le troisième volet de la convention signée entre les deux parties se rattache aux avantages sociaux. Comme leurs homologues du primaire et du secondaire, les enseignants du supérieur auront, désormais, leur prime de rentrée universitaire. La mise en application de cette prime donne effet au protocole d'accord du 20 avril 2012. A titre indicatif, cette prime est d'un montant brut de 942 DT pour un agrégé, de 1.295 DT pour un maître-assistant et de 1.706 DT pour un professeur. Un autre acquis vient d'être engrangé par les universitaires. Tous leurs enfants pourront bénéficier de bourses. Pour finir, on signalera le lancement d'une nouvelle mutuelle universitaire. Celle-ci aura droit à une contribution du ministère à hauteur des plafonds de financement prévus par la loi.