La grogne syndicale continue de monter chez les enseignants. Le syndicat général de l'enseignement de base a lancé, dans la soirée du vendredi 16 avril, un mot d'ordre de grève pour les 12 et 13 mai prochain. Cette décision a été prise par le syndicat lors d'une réunion de sa commission administrative. «La nouvelle grève de deux jours qui fait suite à un premier débrayage d'un jour observé le 15 avril est motivée par le refus du ministère de l'Education de satisfaire ne serait-ce qu'une partie des revendications des instituteurs, lesquelles pourraient aller jusqu'à observer une grève administrative (boycott des examens, NDLR) si les autorités de tutelle continuent à faire la sourde oreille», a déclaré le secrétaire général-adjoint du syndicat rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Mastouri Gammoudi. Le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Hfaïedh Hfaïedh, a cependant jugé peu probable le recours à une grève administrative vu que l'année scolaire touche à sa fin. Le syndicat général de l'enseignement de base réclame l'abaissement de l'âge du départ volontaire à la retraite à 55 ans pour les enseignants ayant achevé 35 ans de service, l'octroi d'une promotion exceptionnelle aux instituteurs trois ans avant leur départ à la retraite, l'homologation des diplômes délivrés par les instituts supérieurs de formation des instituteurs avec le diplôme de fin d'études du premier cycle de l'enseignement supérieur, en l'occurrence la licence. Les instituteurs demandent aussi la création d'une indemnité de travail administratif et d'une indemnité de fin de service, conformément au statut des instituteurs déjà paru dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT). Le syndicat général de l'enseignement de base revendique, d'autre part, le doublement des montants de la prime d'affectation et de l'indemnité de la rentrée scolaire ainsi que la révision à la hausse du nombre des bourses universitaires accordées aux descendants des enseignants. Le syndicat souhaite, par ailleurs, l'ouverture d'un «dialogue national responsable et sérieux» sur la réforme du système éducatif afin d'améliorer le niveau des élèves et la crédibilité des diplômes nationaux. Conseil sectoriel D'autre part, la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS) s'apprête à convoquer une réunion de son conseil sectoriel dans les jours à venir pour définir des nouvelles formes de protestation contre la non-application des accords signés avec le ministère de tutelle, malgré une grève observée le 15 avril. Conclus en 2011, alors que le ministère de l'Enseignement supérieur était dirigé par le défunt Moncef Ben Salem (gouvernement de la Troïka), ces accords portent sur une indemnité d'encouragement des enseignants affectés dans les régions intérieures, une indemnité de la rentrée universitaire une prime d'encadrement de mémoires de fin d'études, de masters et de thèses. Les accords concernent aussi le paiement des arriérés dûs au ministère de l'Enseignement supérieur au profit des comités de recrutement, des directeurs des équipes et des laboratoires de recherche, ainsi que l'attribution de congés payés de recherche aux enseignants technologues et aux agrégés. La Fédération syndicale réclame, d'autre part, l'organisation de concours de recrutement d'enseignants «technologues» (enseignants affectés dans les instituts supérieurs des études technologiques) chaque année et la détermination d'un calendrier relatif à l'avancement professionnel de cette catégorie d'enseignants. Elle revendique, par ailleurs, la réactivation de la commission mixte de réforme du système Licence-Master-Doctorat (LMD) et l'annulation des subventions et des avantages fiscaux accordés aux universités privées.