Dès que la crise s'est dénouée, les négociations «sérieuses» exigées de part et d'autre ont commencé. Mieux encore, les résultats enregistrés sont, relativement, satisfaisants, même s'il reste encore beaucoup à faire pour accéder à toutes les revendications de la Fges (Fédération générale de l'enseignement secondaire) En définitive, c'est le soulagement, quoique mesuré, de toutes les familles tunisiennes de voir, de nouveau, leurs enfants sur les bancs de l'école. Les enseignants, de leur côté, peuvent souffler avant d'entamer une période cruciale du parcours scolaire marqué par l'imminence des examens. Ce début de semaine a été, à n'en point douter, décisif puisqu'un accord est, enfin, intervenu entre les deux parties en conflit depuis ces dernières années. En effet, une séance de travail de haut niveau s'est tenue au siège du ministère de l'Education ce lundi 30 avril 2018. Elle a regroupé une délégation gouvernementale composée des ministres de l'Education, des Finances et des Affaires sociales entourés de leurs staffs administratifs et juridiques. Du côté de l'Ugtt, on pouvait noter la présence d'une délégation formée du SG de la Centrale syndicale, Noureddine Taboubi, et du SG adjoint chargé de la Fonction publique ainsi que tous les membres de la Fges. L'accord auquel sont parvenues les délégations porte, notamment, sur 8 points. Le premier concerne la clause de pénibilité du métier d'enseignant sur lequel il y a eu un accord lors du passage de Taieb Baccouche à la tête du ministère en 2011. De ce fait, les professeurs pourront bénéficier de la retraite à l'âge de 57 ans à condition d'avoir accompli 32 ans de service. Le second point a trait à l'homologation des primes de fonction accordées aux chefs des institutions scolaires à l'instar des responsables à la tête des administrations centrales et régionales. Cette clause devrait bénéficier aux directeurs d'établissements scolaires. Quant au troisième point, il concerne le doublement de la prime de correction et de surveillance des examens nationaux. Il est question, aussi, de la création d'une autre voie de promotion en plus de celles par dossier ou par diplôme. Une commission technique sera formée pour en étudier les modalités de mise en œuvre. Cette Commission tiendrait sa première réunion le 7 mai prochain. Une autre Commission se réunira le 10 mai pour étudier la situation des institutions scolaires et proposer les mesures à entreprendre en leur faveur. En outre, une troisième Commission se penchera, le 8 mai, sur l'examen de la situation des suppléants. Le 15 mai, une autre Commission planchera sur le dossier des négociations à propos de toutes les demandes contenues dans les pétitions professionnelles sectorielles. Finalement, le huitième point propose d'accélérer la publication du décret relatif aux promotions professionnelles pour l'année 2018 et la publication de l'arrêté relatif au règlement de la situation des promotions exceptionnelles des professeurs agrégés. Si, sur le papier, cet accord semble satisfaire, plus ou moins, les deux parties, il n'en reste pas moins de le traduire dans les faits et honorer, de part et d'autre, les engagements. Il n'est plus question de signer des accords qui restent lettre morte et contribuent à maintenir un climat de tension permanent et de méfiance. Désormais, chaque partie doit assumer, pleinement, ses responsabilités et fermer la porte devant tous ceux qui exploiteraient les failles pour entraver la bonne marche de l'école. Que tous les acteurs (ministériels ou syndicaux) s'engagent à la bonne application de ces accords et à leur respect.