De notre envoyé spécial à Busan, Chokri BEN NESSIR La BAD alloue 35 milliards de dollars sur les dix prochaines années pour accompagner l'industrialisation de l'Afrique. A part les jeux olympiques d'hiver, qui ont focalisé le halo des projecteurs sur la Corée du sud, ce sont les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement à Busan, qui est l'évènement le plus important qui marque la vie économique de cette ville intelligente, qui veut servir de modèle et de source d'inspiration aux pays africains. Environ 3000 participants sont attendus à Busan pour les 53 è Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement qui démarrent demain et qui ont pour thème « accélérer l'industrialisation de l'Afrique ». M. AKINWUMI Adesina, huitième président élu de la Banque africaine de développement (BAD), a donné hier lors d'une conférence de presse tenue à Busan (Corée du sud), des éclairages sur le thème de l'industrialisation de l'Afrique retenu cette année pour les assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement, ainsi que sur le choix de la Corée du sud comme pays hôte de cette manifestation africaine. En effet, au lieu de suivre la croissance économique constatée en Asie et ailleurs au cours des 30 dernières années, l'Afrique a été pénalisée par la stagnation et la désindustrialisation. C'est pourquoi, la Banque africaine de développement a mis l'industrialisation du continent au premier rang de ses priorités. Un des axes majeurs de la stratégie 2013-2023 de la BAD, à savoir : éclairer et fournir de l'énergie à l'Afrique, nourrir l'Afrique, intégrer l'Afrique, et améliorer la qualité de vie des Africains, industrialiser l'Afrique est l'un des domaines d'intervention « prioritaires et indispensables pour la transformation des conditions des populations africaines et cadrent donc avec le programme des Nations Unies relatif aux Objectifs de développement durable (ODD) » a expliqué M.Adesina. Des millions de jeunes « Environ 580 millions de jeunes Africains arriveront sur le marché de l'emploi d'ici à 2050 », a affirmé le président de la Banque africaine de développement Akinwumi Adesina. Selon lui, les populations du continent sont fatiguées de la pauvreté et seule une industrialisation accélérée pourrait redonner espoir aux africains, par l'emploi qu'elle génère, par l'amélioration des conditions de vie et par un meilleur revenu par habitant. Pour cela, « Nous avons la conviction que toute création de valeur ajoutée pour les économies africaines passe par l'industrialisation. Pour l'Afrique, l'industrialisation n'est pas une option, c'est une impérieuse nécessité », a asséné le président de la Banque. Selon le président de la Banque, l'un des meilleurs moyens de sortir l'Afrique de la pauvreté, c'est aussi son industrialisation. « L'Afrique doit cesser d'être le musée de la pauvreté. Ses populations sont déterminées à inverser cette tendance. L'avenir des jeunes Africains n'est pas en Europe, leur unique destin n'est pas d'aller mourir dans la mer Méditerranée », a-t-il martelé. Il a annoncé que la BAD allait investir 35 milliards de dollars américains (EU) sur les dix prochaines années pour accompagner l'industrialisation de l'Afrique. Pour industrialiser l'Afrique, la Banque africaine de développement œuvre à mobiliser des fonds, à réduire les risques liés aux investissements du secteur privé et à tirer parti des marchés de capitaux. « Cela est capital pour faire avancer le programme industriel du continent et bâtir l'Afrique du XXI e siècle en mesure d'occuper la place qui lui revient dans les chaînes de valeur mondiales » a expliqué M.Adesina. Aujourd'hui, « l'Afrique est, sans conteste, le lieu privilégié pour faire des affaires. Nous avons tout simplement besoin de produire plus et mieux. Nous devons surtout ajouter de la valeur à nos ressources et matières premières et les transformer en produits finis. C'est à cela que nous devons nous atteler sans tarder » a indiqué le président de la BAD.