Après la remise des prix aux lauréats de la 22e édition des prix littéraires Comar d'Or 2018 à la fin du mois d'avril, les critiques et amateurs du livre étaient au rendez-vous ce vendredi à la Cité de la Culture pour une rencontre avec les lauréats primés, les participants et les deux jurys de cette édition. Les prix décernés font certes du plaisir aux gagnants et laissent toujours un goût amer pour ceux qui ont raté l'occasion de s'illustrer dans le monde de la littérature, mais au-delà des prix, il faut se souvenir des objectifs que s'est assignés la Comar en instaurant ses différents prix du roman, dont la contribution à la création d'une dynamique de production culturelle dans le pays, comme l'a bien souligné Dr Samir Marzouki, membre du jury. Institués depuis 1997, les prix Comar d'or récompensent annuellement la production romanesque en Tunisie. La vocation de ces prix est de soutenir la création littéraire mais il faut bien du souffle, de la volonté et de la persévérance pour assurer la continuité de ce rendez-vous culturel, déclarent à cette occasion Hakim Ben Yedder, directeur général de la Comar Assurances et Lotfi Ben Haj Kacem, directeur général adjoint. Ce n'est pas une tâche aisée, ajoutent-ils. Pour Ali Becheur, qui a glané pour la troisième fois le Comar d'Or (doté d'un montant de 10.000 dinars) pour son chef-d'œuvre «Les lendemains d'hier», la littérature ne consiste pas à raconter des histoires, ça serait trop simple .La littérature c'est une passion, un travail sur la langue et sur soi-même, c'est la mise en œuvre d'un projet esthétique, un projet de beauté. Ecrire c'est explorer la vie. Khiria Boubtane, Comar d'Or pour les romans en langue arabe pour son livre «Ibnet al-Jahim» (la fille de l'Enfer), ainsi que Safia Gam, prix Découverte pour son roman «Leita Chahdan», n'ont pas tari d'éloges sur les prix littéraires Comar d'Or qui encouragent l'émulation entre auteurs et entre éditeurs. Ce n'est pas bien sûr le prix qui compte mais écrire sera désormais synonyme de responsabilité surtout lorsqu'on a été primé. Le temps du dilettantisme est révolu aussi bien pour les deux lauréates que pour Ridha Ben Hammouda qui a reçu le prix spécial du jury pour son roman «La marmite d'Ayoub». C'est un ingénieur qui est tombé dans la marmite de la littérature, commente l'un des membres des jurys. Riche en débats et en suggestions, la rencontre organisée par la Comar Assurances avec les lauréats n'a pas pour autant dissipé la déception de quelques participants qui n'ont pas été primés lors de la 22e édition des prix littéraires Comar d'Or 2018 qui ont fait éclore des talents et suscité des vocations. Toutefois, le fait de ne pas avoir été primé ne constitue nullement un échec ou un déni de valeur, ont souligné les membres du jury. Pour rappel, 45 romans étaient en lice pour le Comar d'Or (12 en langue française et 33 en langue arabe) dans le cadre de cette la 22e édition qui s'est poursuivie du 1er avril 2017 jusqu'au 31 mars 2018. La cérémonie des remises des prix a été organisée au Théâtre municipal de Tunis à la fin du mois d'avril sous l'égide du ministère des Affaires culturelles. La 22e édition des prix littéraires Comar d'Or s'est produite cette année au moment où la Comar Assurances s'est dotée d'un nouveau logo plus moderne s'inscrivant dans le cadre du rafraîchissement de son identité visuelle. Le prix Comar d'Or (doté d'un montant de 10.000 dinars) pour les romans en langue française est revenu au romancier Ali Bécheur, plume francophone bien connue, pour son livre «Les lendemains d'hier» alors que Le Comar d'Or pour les romans en langue arabe est revenu à Khiria Boubtane pour son livre «Ibnet al-jahim» (La fille de l'Enfer).