Contrairement à ce que tout le monde attendait, la crise enclenchée par l'Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (Ueuct) dit « Ijaba » n'a pas connu d'épilogue au cours de la dernière séance de travail avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) À cet égard, le Mesrs a publié, dernièrement, un communiqué officiel dans lequel il apporte son propre éclairage sur le déroulement des négociations avec cette partie syndicale. De prime abord, le ministère rappelle qu'une série de réunions ont eu lieu entre les deux parties dont les plus récentes remontent, successivement, aux 23, 29 et 31 mai 2018. Ces rencontres s'insèrent dans le cadre des décisions adoptées par le Conseil des universités le 11 mai dernier. Conformément à ces dispositions, le Mesrs devait s'engager à protéger les intérêts des étudiants et à assurer la réussite de l'année universitaire en cours. À cet effet, une commission pédagogique avait été proposée pour suivre l'évolution des études et proposer des devoirs pour les étudiants affectés par la grève administrative et le boycott des examens par les syndicalistes d'Ijaba. Le ministère, déplore, dans ce communiqué, l'échec des pourparlers et l'attitude intransigeante de la partie syndicale. L'objectif des autorités est clair : permettre aux étudiants de poursuivre, normalement, leur cursus universitaire loin des perturbations et des contraintes extérieures. Pour tenter de désamorcer la situation, le ministère avait proposé à ses interlocuteurs de les impliquer dans une démarche participative autour des problèmes majeurs et des dossiers ayant trait, entre autres, à la réforme du système de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Un échéancier précis a même été suggéré pour la concrétisation des demandes et, ce, avant la fin de cette année. Il est, également, question d'un examen approfondi du reste des dossiers dont, notamment, ceux du statut des enseignants universitaires ainsi que la révision de la grille des salaires, les promotions et leurs incidences financières. Pour ce faire, le Mesrs s'engage à augmenter, progressivement, son budget et en réserver une partie importante pour les dépenses liées aux répercussions de l'application du nouveau système à mettre en place. De cette manière, ce sont presque toutes les revendications qui seraient satisfaites. La réaction de la partie syndicale représentée par Ijaba n'a pas été à la mesure des attentes, selon le ministère. Celui-ci a été surpris par le refus catégorique de ses propositions et l'attitude exigeante du syndicat. L'étonnement était plus grand encore suite à l'escalade et l'adoption de positions inconciliables. Les demandes formulées, après coup, sont à la limite de l'impossible tant les montants suggérés semblent hors de toute logique, estiment les autorités ministérielles. Compte tenu de la situation difficile par laquelle passe le pays, de telles exigences matérielles paraissent irréalisables. De plus, le syndicat ne prend pas en considération les négociations salariales en cours entre l'Ugtt et le gouvernement. C'est pourquoi, le Mesrs rejette toute la responsabilité de l'échec de ces négociations sur la partie syndicale dans ce sens qu'elle n'a pas fait preuve de bon sens et n'a pas placé, comme elle le prétend, l'intérêt des étudiants en premier. Ceci montre que les véritables préoccupations sont, avant tout, d'ordre matériel et n'ont aucun lien avec la recherche d'une sortie de crise. Devant cette impasse, les autorités se réservent le droit de garantir toutes les conditions nécessaires en vue de parachever l'année universitaire. Toutes les mesures juridiques et pédagogiques seront adoptées pour parvenir à cette fin. En outre, toutes les dispositions disciplinaires appropriées seront appliquées à l'encontre des enseignants qui ne s'acquittent pas de leurs obligations. Enfin, tout sera mis en œuvre pour que les étudiants puissent bénéficier de leur droit à une évaluation, au passage et aux promotions. Dans cette optique, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique se dit toujours ouvert à un dialogue sérieux et constructif avec la partie syndicale.