Des radars et autres équipements seront fournis à la garde maritime pour qu'elle puisse mener à bien sa mission Hier, Youssef Chahed, chef du gouvernement, a pris la décision que les habitants de Kerkennah attendent depuis près de deux ans : les policiers sont de retour. Ils s'installeront dans une vieille bâtisse dans la zone touristique de Sidi Frej. Il s'agit d'un ancien hôtel qui sera transformé en un pôle sécuritaire qui permettra aux agents de sécurité d'être présents sur les lieux de manière continue», comme l'a précisé le chef du gouvernement. Quant «aux commerçants de la mort et aux bandes organisées qui manipulent la jeunesse tunisienne, ils seront sévèrement sanctionnés», comme le prévoient les lois en vigueur. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, s'est rendu, hier, à Kerkennah, après le naufrage d'une embarcation au large de l'île, avec à son bord environ deux cents migrants clandestins. Selon un dernier bilan du ministère de l'Intérieur, 68 personnes ont été secourues et 55 corps ont été jusque-là repêchés. Les recherches se poursuivent au large des îles Kerkennah. Au cours de sa visite, le chef du gouvernement était accompagné du ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, et du gouverneur de Sfax ainsi que de plusieurs cadres militaires et sécuritaires. Youssef Chahed s'est rendu au poste de police de Sidi Bouali, avant d'inspecter une vieille bâtisse dans la zone touristique de Sidi Frej qui faisait jadis office d'hôtel. Ce lieu devrait accueillir dans les prochains jours un pôle sécuritaire. Dans une déclaration de presse, le chef du gouvernement a réaffirmé la détermination à renforcer la présence sécuritaire à Kerkennah et à remédier aux défaillances constatées au niveau de la sécurité dans les îles. Il a fait part de l'intention de poursuivre en justice ceux qu'il a qualifiés de «commerçants de la mort et des bandes organisées qui manipulent la jeunesse tunisienne». Il s'agit aussi d'œuvrer à résoudre les problèmes de développement et du manque d'emploi et de faire en sorte d'appliquer les accords programmés à cet effet. Le chef du gouvernement a fait savoir que la question du vide sécuritaire à Kerkennah était malheureusement perceptible, et ce malgré les nombreuses mesures prises. Il a été décidé, a ajouté Chahed, de créer et d'aménager, dans les prochains jours, un pôle sécuritaire à Kerkennah qui permettra aux agents de sécurité d'être présents sur les lieux de manière continue. En outre, a-t-il dit, des radars et autres équipements seront fournis à la garde maritime pour qu'elle puisse mener à bien sa mission. Le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité de lutter contre la recrudescence, depuis janvier 2018, des tentatives de migration clandestine, en même temps par la voie sécuritaire et le suivi de la situation sociale. A propos de l'impunité et des récidives, Youssef Chahed a souligné la nécessité de réviser la législation en matière de migration irrégulière, de manière à réformer le système de répression qui, a-t-il dit, revêt une importance capitale dans la lutte contre ce phénomène. A la base militaire aérienne de Sfax, le chef du gouvernement a rencontré les équipes médicales chargées de la prise en charge des rescapés ainsi que de l'équipe de médecins légistes. Il a salué les efforts de toutes les équipes mobilisées. Le chef du gouvernement a présidé, lundi, une réunion à la Kasbah en présence des ministres de la Défense et de l'Intérieur ainsi que de hauts cadres sécuritaires et militaires, au cours de laquelle il a décidé la création, au niveau du gouvernement, d'une cellule de crise pour soutenir les familles et prendre en charge les rescapés. Il a mis l'accent sur la nécessité d'activer les décisions des précédents conseils ministériels relatifs à la poursuite des réseaux criminels de passeurs de migrants en Méditerranée et de traiter les défaillances qui ont été à l'origine de l'accident. D'autre part, sept individus, âgés entre 18 et 49 ans, dont cinq d'origine marocaine, ont été arrêtés, lundi, par les unités relevant du district de la sûreté nationale de Sfax. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur publié hier, les sept individus ont été interpellés dans une habitation de la ville de Sfax en possession de sommes d'argent en devises. Les suspects ont avoué qu'ils s'apprêtaient à participer à une opération d'émigration clandestine à partir des côtes de la région, ajoute le même communiqué. Le ministère public a autorisé le placement en garde à vue des deux Tunisiens du groupe et le maintien en liberté des cinq Marocains qui ont été transférés à la direction des frontières et des étrangers après l'ouverture d'une enquête pour «collusion en vue de franchir illégalement les frontières maritimes».