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Drame des migrants noyés au large de Kekennah : une défaillance du renseignement
Publié dans Leaders le 04 - 06 - 2018

Enigme : les mêmes forces sécuritaires qui réussissent brillamment dans la lutte contre le terrorisme ne réitèrent pas le même exploit dans la traque de la migration clandestine ? Face à un crime organisé, tentaculaire, brassant de grosses sommes d'argent, mettant en péril des centaines de vie et en jeu les relations de la Tunisie avec l'Europe, et caractéristique de la traite d'êtres humains, la riposte doit être à la hauteur des dangers qu'il représente.
Retour sur le tragique naufrage d'un bateau de migrants.

Ni la surveillance côtière renforcée, ni le contrôle vigilant à l'embarquement du ferry-boat reliant Sfax aux Îles Kerkennah n'ont pu mettre fin aux drames successifs des migrants clandestins noyés en route vers Lampedusa. La même tragédie du 8 octobre 2017, soldée par une cinquantaine de victimes, s'est répétée samedi dernier, presqu'au même endroit, avec un bilan au moins aussi lourd. Le dernier bilan annoncé fait état de 68 rescapés et 48 corps repêchés, sur près de 180 passagers qui se trouvaient à bord de l'embarcation. « Un bilan qui risque malheureusement de s'alourdir davantage » comme l'a déploré le colonel major Mohamed Salah Sagaama, chargé de coordonner les secours.
La reprise de l'émigration clandestine vers l'Europe du Sud, principalement la Sicile, à partir des côtes tunisiennes, plus particulièrement les Îles Kerkennah, pose au moins deux grandes questions.
1. Le dispositif de surveillance côtière s'est-il relâché ces derniers temps faute d'équipements et de moyens ?
2. L'appareil de renseignement permettant de collecter les informations à tous les maillons de la chaîne, du candidat au départ, aux intermédiaires, jusqu'aux commanditaires des felouques de la mort est-il incapable d'accomplir la performance qui doit être la sienne ?
La réponse à ces deux questions nous provient de l'actualité récente annoncée chacun de son côté par les ministères de la Défense nationale et de l'Intérieur.
1. Les moyens de surveillance côtière, qu'il s'agisse de lutte contre le terrorisme, la contrebande ou la migration clandestine ne cessent d'être renforcés. Les nouvelles acquisitions, réalisées sur le budget de l'Etat ou obtenus en dons (Italie, Etats-Unis...) ont doté la Marine nationale comme la Garde nationale maritime et les Douanes de vedettes de plus en plus rapides et bien équipées. Le système de radars renforcé et la surveillance aérienne continue viennent en soutien. Si l'essentiel est couvert, face à l'ampleur de la tâche, un effort supplémentaire est nécessaire.
2. Le renseignement sécuritaire commence à retrouver son efficience. Rien que les toutes dernières prises réussies par la Garde nationale aboutissant à la capture de grands chefs terroristes d'Ansar Chariaa en offrent une belle illustration. Le cas de Brahim, Riahi, en fuite depuis 2013, après avoir participé à nombre d'attaques terroristes est particulièrement significatif. Faisant l'objet de 10 avis de recherche, condamné à 50 ans de prison, ce dirigeant au sein de la branche militaire d'Ansar Chariaa a été arrêté avec quatre de ses acolytes le 3 juin dernier à Guebellat, après une longue traque. Cette prouesse remarquable de la Garde nationale, dans cette opération et bien d'autres similaires, est largement fondée sur la puissance du renseignement collecté et son traitement ainsi que la stratégie adoptée.
La grande question est de savoir pourquoi les mêmes forces sécuritaires réussissent dans la lutte contre le terrorisme et n'arrivent pas à rééditer le même exploit s'agissant d'endiguer la migration clandestine ? Le cas du drame récent aux larges des Îles Kerkennah pose nombre d'interrogations. Près de 180 migrants ont effectué toutes les « formalités » de départs clandestins sans que la moindre fuite ne parvienne aux structures de renseignement ! C'est-à-dire, des contacts établis avec les intermédiaires et les passeurs, de l'argent collecté et versé, un regroupement par petits groupes effectués, un rassemblement sur l'Île effectué, des départs en bateau principal rejoint par de petites barques organisés et, le tout sans en avoir eu vent ? Ces marchands de la mort sont-ils si fort qu'ils arrivent à tout cloisonner et agir en parfaite étanchéité ? Difficile à le croire !
Le ministère de l'Intérieur ne manquera, sans doute, pas, de diligenter une enquête interne pour déterminer les défaillances et identifier les responsabilités. Des zones d'ombres qui échappent aux radars, laissant faire les marchands de la mort. Il est grand temps de démanteler les filières, de dénoncer les complices et traduire tous devant la justice. Il est certain, aussi, qu'une nouvelle stratégie de lutte radicale contre la migration clandestine urge à être élaborée et mise en œuvre.


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