MINNEAPOLIS (AP) — A dix jours des élections de mi-mandat, Barack Obama tente de mobiliser les troupes démocrates. En meeting à Minneapolis, le président américain a expliqué aux électeurs qu'ils devraient choisir le 2 novembre entre les politiques économiques qui "nous ont plongés dans ce bourbier" et celles qui permettraient au pays d'en sortir. Le chef de la Maison-Blanche est arrivé samedi dans le Minnesota pour une tournée de quatre jours de campagne pour soutenir les candidats démocrates. Lors de son meeting à Minneapolis, aux côtés du candidat démocrate au poste de gouverneur, Mark Dayton, Barack Obama a demandé à ses partisans de contredire ceux qui prédisent de lourdes pertes pour le Parti de l'âne, plombé par la situation économique difficile. "Je ne veux tout simplement pas revivre le passé", a lancé M. Obama, assurant que ses adversaires républicains ressortaient les mêmes "vieux trucs". "L'autre camp mise sur l'amnésie. C'est à vous de leur montrer que vous n'avez pas oublié." Le 2 novembre, les électeurs américains seront appelés à renouveler la Chambre des représentants (435 sièges), plus d'un tiers du Sénat (37 sièges sur 100), et élire 37 gouverneurs. L'enjeu de ces "midterm elections" est de taille pour le président démocrate. Les gains annoncés des républicains, qui pourraient même s'emparer de la majorité à la Chambre des représentants, risquent de peser sur ses deux dernières années de mandat, en limitant sa marge d'action et ralentissant le calendrier des réformes qu'il souhaite encore engager. Le chef de la Maison-Blanche est donc venu personnellement faire campagne dans des Etats à tendance démocrate où des ténors du parti se trouvent en difficulté dans des courses très serrées. Vendredi, Barack Obama avait fait étape à Las Vegas pour prêter main-forte au chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, 70 ans, devenu l'homme à abattre pour les républicains. Le Parti de l'éléphant doit s'emparer de dix sièges supplémentaires pour arracher la majorité aux démocrates du Sénat, et déboulonner le plus puissant d'entre eux porterait un coup sérieux à Barack Obama. Harry Reid, sénateur du Nevada, est donné au coude à coude avec Sharron Angle, une républicaine de 61 ans relativement peu connue, et tente d'éviter de connaître le sort de l'ancien chef de la majorité démocrate au Sénat Tom Daschle, qui avait perdu de peu dans le Dakota-du-Sud en 2004. Comme tous les candidats démocrates, et sans doute encore plus que les autres, Harry Reid, qui brigue un cinquième mandat, doit se battre surtout contre les mauvais chiffres de l'économie, dans un Etat qui connaît l'un des plus forts taux de chômage (14,4%) et de saisies immobilières du pays et dont la principale industrie, le tourisme, a gravement souffert de la récession. Son adversaire républicaine l'a exhorté de se "comporter en homme" et prendre sa part de responsabilité dans le bilan économique de l'Etat. Harry Reid répond que Sharron Angle, comme d'autres candidats soutenus par le mouvement ultraconservateur du Tea Party, est trop extrême pour les électeurs du Nevada. L'une des courses les plus suivies du pays, la sénatoriale du Nevada, est ainsi devenue aussi un test pour le mouvement naissant du Tea Party, qui milite pour un rôle limité de l'Etat et une baisse des impôts.