• Obama positive et se dit «impatient de travailler avec eux» - Le Temps-Agences - Les républicains se sont emparés mardi de la Chambre des représentants, mais pas du Sénat, infligeant un sérieux revers au président démocrate Barack Obama qui devra composer avec eux tout en répondant aux inquiétudes des Américains sur l'économie. Les résultats encore non définitifs des élections de mi-mandat ont confirmé ce que prédisaient les sondages depuis plusieurs semaines: une sérieuse déroute politique pour les démocrates, avec comme principale cause une économie qui peine à redémarrer et un taux de chômage à 9,6%. Les républicains ont remporté une victoire historique, raflant au moins 59 sièges à la Chambre des représentants, selon plusieurs médias américains, soit largement plus que les 39 sièges dont ils avaient besoin pour prendre la majorité. Deux ans après son élection, le président Obama n'a plus les coudées franches pour mettre en œuvre ses réformes et devra compter sur des compromis avec les républicains pour les faire aboutir au Congrès. Après s'être constamment opposés au programme de réforme du président Obama ces deux dernières années, les républicains vont ainsi le contraindre à mettre de côté notamment l'énergie et les changements climatiques, l'immigration ou encore l'éducation. "Nous espérons que le président Obama va désormais respecter la volonté du peuple, changer de cap et s'engager à faire les changements que (les Américains) demandent", a déclaré le républicain John Boehner qui devrait être élu en janvier à la tête de la majorité à la Chambre des représentants. M. Boehner succèdera à la démocrate Nancy Pelosi, cheville ouvrière infatigable du programme législatif du président Obama qui occupait le poste de "speaker" depuis quatre ans. La Maison Blanche a réagi tard dans la nuit dans un communiqué en affirmant que M. Obama souhaitait trouver un "terrain d'entente" avec les chefs républicains, se disant même "impatient de travailler avec eux". En revanche, les Républicains ne sont pas parvenus à emporter les dix sièges qui leur auraient donné le contrôle du Sénat. Ils ont gagné au moins six sièges de sénateurs, alors que le décompte des voix se poursuivait dans deux Etats. Les démocrates ont remporté des victoires décisives en Virginie occidentale (est), grâce à Joe Manchin, en Californie (ouest) et surtout dans le Nevada (ouest). Harry Reid, chef de la majorité du Sénat, y conserve son siège, très disputé par la candidate du Tea Party, Sharron Angle. Le scrutin révèle toutefois une poussée à droite de l'électorat, notamment au sein du parti républicain, dont au moins deux candidats issus de la mouvance ultra-conservatrice du "Tea Party" vont faire leur entrée au Sénat. Les démocrates enregistrent même une défaite symbolique dans l'Illinois (nord) où ils perdent l'ancien siège de Barack Obama. Dans sa nouvelle composition, le Sénat n'aura plus d'élu noir. ------------------- Les gagnants et les perdants Le Temps-Agences - Voici les principaux gagnants et perdants des élections américaines de mi-mandat: Les gagnants : * Le parti républicain: jugé perdu, sans programme, ni leader, il y a deux ans lors de l'élection de Barack Obama à la présidence, le parti conservateur goûte de nouveau la Chambre des représentants. * Les Américains les plus fortunés: les républicains veulent prolonger les réductions d'impôts pour tous les Américains, y compris pour les plus riches d'entre eux, qui expirent à la fin de l'année. * Le libre échange: les républicains sont favorables aux traités et accords permettant une circulation plus libre des biens. Ils devraient accélérer le processus de ratification d'accords de libre échange avec la Corée du Sud, la Colombie et le Panama. * Barack Obama?: malgré la défaite de son parti, certains analystes jugent que la défaite des démocrates le mettrait dans une position favorable pour une éventuelle réélection en 2012. Il sera en mesure d'utiliser les élus républicains du Congrès comme repoussoir. Les perdants : * Le même Barack Obama: deux ans après son élection triomphale, le président va devoir cohabiter avec les républicains, qui ne vont avoir de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues. * La réforme du système de santé: les républicains ne font pas mystère de leur intention de démonter cette pièce-maîtresse de la présidence de Barack Obama. * Les sans-papiers: de nombreux républicains se battent bec et ongle pour éviter l'approbation de toute mesure visant à régulariser les quelque 12 millions d'immigrants vivant illégalement sur le territoire américain. * Le traité START: la progression des républicains au Sénat va rendre beaucoup plus périlleuse la ratification de ce traité de désarmement nucléaire signé par Barack Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev en avril. * La législation sur le réchauffement climatique: de nombreux républicains sont farouchement opposés au projet de Barack Obama de faire passer une loi destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre. ------------------- Percée des candidats issus des minorités Le Temps-Agences - La victoire républicaine aux élections de mi-mandat aux Etats-Unis mardi, a également produit des résultats historiques pour des candidats issus des minorités, qu'ils soient noirs, d'origine hispanique ou indienne. Au Nouveau-Mexique (sud-ouest des Etats-Unis), Susana Martinez devient la première femme hispanique à occuper le poste de gouverneur. En Caroline du Sud, Nikki Haley, dont les parents sont nés en Inde, est la première femme gouverneur de cet Etat de la côte est. Pareillement, le Nevada (ouest) est pour la première fois gouverné par un hispanique, Brian Sandoval. En Caroline du Sud, Tim Scott sera le premier noir à siéger au Congrès dans cet Etat depuis la période de Reconstruction au XIXe siècle. En Floride (sud-est), Allen West a battu un candidat démocrate qui briguait un troisième mandat, pour obtenir un siège à la Chambre des Représentants. Cet ancien combattant devient ainsi le premier républicain noir à représenter la Floride depuis les années 1870. Plusieurs républicains d'origine latino-américaine ont également battu des démocrates. Au Texas (sud), Bill Flores a ravi son siège au député démocrate Chet Edwards, pourtant élu depuis 20 ans, tandis que Francisco Canseco a détrôné un autre vétéran en poste depuis 11 ans, Ciro Rodriguez. Jamie Herrera, quant à lui, est désormais le premier parlementaire hispanique de l'Etat de Washington (nord-ouest).