Par Nadia BEN REHOUMA - Barack Obama, le président américain a sauvé les meubles au Sénat qui conserve une majorité démocrate quand la Chambre des représentants devient majoritairement républicaine. L'opposition a facilement remporté les 39 sièges dont elle avait besoin pour reprendre le contrôle de la Chambre des représentants (un gain d'une soixantaine de sièges aux républicains). Au Sénat, les Républicains devaient emporter dix sièges pour arracher la majorité aux Démocrates. Mais cet objectif leur a échappé en raison de victoires décisives remportées par les Démocrates en Virginie occidentale (est), grâce à Joe Manchin, en Californie (ouest) et surtout dans le Nevada où le chef de la majorité du Sénat Harry Reid conserve son siège, très disputé jusqu'au dernier moment par la candidate du "Tea Party" (Sharron Angle). Barack Obama a subi une «défaite symbolique» avec la conquête de son ancien siège de sénateur de l'Illinois (nord) par le républicain Mark Kirk. Avec la victoire de Marco Rubio (Tea Party), l'«outsider» latino âgé de 39 ans, « l'Obama version conservateur » qui a battu à plate couture ses adversaires en Floride, c'est à se demander si ce Tea Party, qui voguant sur le mécontentement des électeurs face à une situation économique difficile et qui a pour icône l'ex-candidate à la vice-présidence Sarah Palin, va viser les futures elections présidentielles? Le nouvel opposant en chef d'Obama est John Boehner, élu dans l'Ohio, un Républicain qui devrait être élu en janvier à la tête de la majorité à la Chambre des représentants, succèdera à la Démocrate Nancy Pelosi, cheville ouvrière infatigable du programme législatif du président Barack Obama qui occupait le poste depuis quatre ans. Le désespoir a pris le pas sur l'espoir car force est de constater que les électeurs démocrates de 2008 n'ont été ni suffisamment mobilisés ni suffisamment nombreux pour contenir, cette fois-ci, la vague républicaine. Pourquoi cette abstention ? L'économie, bien sûr. Et le chômage : officiel à 9,6%, réel à 17%. Les électeurs républicains se vengent, les démocrates et les centristes boudent celui qui scandait « yes we can » et qui comme pour se racheter leur dit « Sans moi, ce serait pire !» Logique mais pas politique… Le chef de la Maison Blanche va donc devoir composer avec des Républicains bien décidés à tout mettre en œuvre pour faire chuter le président en jouant aux « checks and balances », que l'on peut traduire par procédures de contrôle et contrepoids, en rejetant sur Obama l'échec des politiques qu'il a introduites depuis deux ans, et de celles qu'il pourra introduire d'ici deux ans ! Ainsi, le défi d'Obama sera-t-il de répéter l'exploit de Bill Clinton, lui aussi aux prises avec une Chambre républicaine radicalisée lors de sa première élection de mi-mandat, sauf (il faut bien le rappeler) que ce dernier avait pour lui une économie en croissance. Le défi d'Obama décuple donc l'acuité...