Suite à la hausse du taux d'intérêt directeur décidée par la BCT, l'Association des banques professionnelles et des institutions financières, consciente de l'impact négatif de cette hausse sur ses clients, a convenu que cette décision n'aura pas d'effet sur les crédits logement Le conseil d'administration de la Banque centrale (BCT) a décidé, la veille de l'Aïd, de relever le taux d'intérêt directeur de 100 points passant de 5.75% à 6.75%. Depuis, les concertations et déclarations ont déferlé des centrales patronales, aux syndicats des travailleurs et associations des banquiers. Tous expriment leur mécontentement face à cette décision jugée « sévère » pour l'économie tunisienne et qui érode davantage le pouvoir d'achat des Tunisiens. La nouvelle est tombée comme un coup de semonce. Depuis quelque temps, la hausse des prix, des taxes et autre inflation se suivent et se succèdent étranglant de plus en plus l'économie tunisienne au risque de la mettre à genoux. Aussitôt la nouvelle tombée, la Banque de l'Habitat (BH) a réagi en prenant la décision de ne pas répercuter cette hausse sur les crédits logement. Contacté par La presse, l'attaché de presse de la BH a déclaré : « Après une réunion tenue par les membres de l'Association des banques professionnelles et des institutions financières, il a été convenu qu'il n'y aura aucun effet sur les crédits logement. On est conscient de l'impact négatif que cette hausse provoquera, et on ne veut pas nuire à nos clients ni à leurs intérêts. Même si cette décision risque d'avoir des répercussions négatives pour notre banque ». Grogne des centrales syndicales D'un autre côté, l'Union générale des travailleurs tunisiens (qu'on n'a pas pu joindre), par la voix de son secrétaire général Noureddine Tabboubi, a jugé, selon un communiqué publié le 18 juin 2018, que l'inflation en Tunisie n'est pas due aux problèmes monétaires uniquement mais aux pratiques monopolistiques et à la chute vertigineuse du dinar. Pour le syndicat, en haussant ces taux, l'Etat a eu recours aux solutions de facilité, ne pouvant endiguer la contrebande ni l'économie parallèle devenues endémiques. L'Ugtt s'insurge et exprime son refus face à ces politiques qui ne font qu'éroder le pouvoir d'achat des Tunisiens. La centrale patronale a été plus nuancée : suite à la rencontre entre une délégation de l'Utica et le secrétaire général de l'Ugtt, elle a appelé à un remaniement partiel touchant les portefeuilles économiques et à la nomination de compétences qualifiées pour ces postes. La deuxième centrale patronale, la Conect, a exprimé, de son côté, ses inquiétudes dans un communiqué indiquant « que cette hausse aura de graves conséquences qui vont aggraver davantage la crise».