L'attentat terroriste est par définition lâche, imprévisible, méprisable. Il n'a de cesse de semer la mort à tout vent, s'en prendre à la vie, à la paix sociale et à l'inviolabilité des institutions Encore une fois, hier, des agents de la Garde nationale, des Tunisiens aux premières lignes de la défense de la patrie, des citoyens et de ses institutions souveraines sont tombés au champ d'honneur. Encore une fois, le terrorisme sonne le sinistre rappel du désir d'anéantissement et du culte de la mort propres aux terroristes et à leurs commanditaires et manitous. Ce faisant, les terroristes veulent dresser les Tunisiens les uns contre les autres, propager la peur et le désespoir, fragiliser l'unité nationale et faire crouler l'économie. Leur but est clair comme un coup de poignard, transformer la Tunisie en champ de ruines comme ce fut le cas en Irak, en Syrie, au Yémen, en Afghanistan et en Libye. Cependant, la Tunisie revient de loin, malgré toutes les vicissitudes éprouvées au cours des dernières années. Et sa détermination à se relever et aller de l'avant est on ne peut plus évidente. Bien sûr, il y a eu les centaines d'attentats terroristes qui ont connu leur point culminant entre 2013 et 2016. Il y a également la crise économique et ses contrecoups sociaux explosifs et pervers. Mais cela ne freine pas pour autant la légendaire vocation des Tunisiens à rendre hommage à la vie, à la paix, à la convivialité, par-delà les barrières, les crispations et les angoisses. Aujourd'hui, plus que jamais, la vigilance s'impose. Et l'union sacrée doit être de mise. Qu'il y ait des différends politiques, des différences d'approches et de choix, c'est dans la nature des choses en régime démocratique de surcroît. Mais lorsque la mère patrie est en danger, c'est l'unité des rangs qui prime. Toutes les nations du monde, à différentes époques, ont connu des situations pareilles. Et presque partout, on a mis les clivages de côté pour se dresser comme une seule force, unie dans sa diversité, bouclier inviolable du pays, de la patrie, des institutions, des citoyens. C'est l'exemple que doivent donner, ici et maintenant, la présidence de la République, le gouvernement, le Parlement et les leaders des partis politiques et organisations de masse de la place. La bataille antiterroriste n'est guère finie, elle se poursuit, plus âpre peut-être encore qu'avant. Nos ennemis veulent jouer sur nos divisions internes, s'immiscer dans les interstices des discordes. Nul ne doit faire leur jeu, ni céder aux sirènes des démons de la désunion et des particularismes isolationnistes. La guerre, toute guerre, a sa logique, ses hauts et ses bas, ses revers et ses moments de gloire. La nôtre est une guerre sacrée contre des hordes désireuses d'en découdre avec le pays au nom de la religion. Et l'union sacrée est le ciment idéal de notre guerre sacrée. L'économie est en passe de reprendre, malgré l'âpreté de la conjoncture, la saison touristique est particulièrement prometteuse. Nous devons être vigilants, combattre le terrorisme et nous atteler à l'édification, à la reconstruction économique et sociale. Les chantiers sont grandioses, les défis immenses. Mais la volonté des hommes est à même de l'emporter en dernière instance, malgré les brèches, les pesanteurs, les mauvais coups. Les citoyens sont dégoûtés par les luttes de clans, de chapelles et de coteries. C'est un spectacle douloureux et désolant. La classe politique immature s'escrime dans le vide autour de semblants de projets fantasques. Elle est davantage obsédée par les fauteuils et les dignités. L'intérêt supérieur de la nation lui importe peu, à quelques rares exceptions près. Il est temps que cela cesse et que la voix de la Tunisie souveraine, paisible et porteuse d'espoir ait voix au chapitre.