Pôle judiciaire antiterroriste : toutes les procédures ont été respectées    Séance inaugurale du conseil des régions et des districts le 19 avril    La Banque mondiale revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour la Tunisie    Meloni débarque demain à Tunis avec deux ministres : Une bonne nouvelle en vue au Conseil européen    Avec un résultat de 5,3 MD en 2023 : La BTKL enregistre des performances satisfaisantes    Ligue 1 : L'Espérance sportive de Tunis défie le CSS    Nos enfants sont la première cible    Lancement d'un nouveau programme de sauvetage au profit des PME en difficultés    G-a-z-a: 1,7 million de personnes déplacées de force selon l'ONU    La Tempête force l'aéroport de Dubaï à suspendre plusieurs vols    Par Amine Ben Gamra : La BFPME doit rapidement élaborer un nouveau modèle économique pour sauver le tissu tunisien des PME    Intelligence artificielle : Un institut tunisien devra voir le jour à la prochaine rentrée universitaire    Le pire cauchemar de l'Ukraine : Priorité à Netanyahu pour démolir le programme nucléaire iranien qui terrifie Israël et les Saoudiens    G-a-z-a: Plus de 200 enfants dans les geôles!    Essentielle . Novatrice . Harmonieuse : Une nouvelle identité de conception pour Samsung Electronics en 2030    La Tunisie, 5e pays au monde le plus vulnérable au risque de sécheresses et de déficit hydrique    Carnaval International Yasmine Hammamet 2024 : Une célébration multiculturelle avec 700 artistes attendus    Perte de postes judiciaires des magistrats : L'AMT demande l'ouverture d'une enquête    Découvrez les prix au marché de Béja [Photos+Vidéo]    Entité sioniste – Nouvelle réunion du cabinet de guerre après l'attaque de l'Iran    Foire internationale du livre de Tunis (FILT 2024) : L'Italie invitée d'honneur, La Palestine au cœur de la foire    DECES : Abdelhakim El MUFTI    Roddy Drummond, nouvel ambassadeur du Royaume-Uni en Tunisie    Daily brief national du 16 avril 2024: Tunisie: La Banque mondiale revoit ses prévisions de croissance à la baisse    Daily brief régional du 16 avril 2024: Tunisie: Qair obtient 7,8 millions d'euros pour la construction de deux centrales photovoltaïques à Kasserine    Rixes dans les quartiers populaires : Jeunes et violence, pour faire de la prévention une priorité    Kasserine – Protection contre la cochenille du cactus : La prévention en quatre axes    Le CSS se fait de nouveau accrocher à Sfax : Des choix déplacés...    Les Merveilles de Disney à Tunis : une comédie musicale féérique à ne pas manquer !    Vient de paraître: À la recherche d'un humanisme perdu de Abdelaziz Kacem    Sortir    Ce jeudi, accès gratuit aux musées    38e édition de la Foire Internationale du Livre de Tunis : La Palestine dans nos cœurs et l'Italie invitée d'honneur    Bizerte : 380 millions de dinars pour rendre l'eau potable accessible aux zones rurales    Foire internationale du livre de Tunis : 314 exposants de 25 pays    Météo : Ciel nuageux et pluies éparses sur la plupart des régions    Kais Saied lance un appel à l'action contre la violence et le trafic de drogue en Tunisie    Invitation officielle à Nabil Ammar pour une visite diplomatique en Serbie    Le CAB perd de nouveau en déplacement à Tataouine : Une mauvaise habitude !    L'ESM gagne dans la douleur devant l'AS Soliman – Kaïs Yaâcoubi : «Il faut être réaliste pour gagner des points »    Kaïs Saïed : la guerre contre les essaims de criquets se poursuit    Ons Jabeur 9ème au classement mondial WTA, s'apprête à entamer le tournoi ATP de Stuttgart    Gaza, mon amour    Conseil de sécurité : Guterres appelle à la désescalade au Moyen-Orient    COMMENTAIRE | La vengeance est un plat qui se mange froid, mais pas tiède !    Play-out Ligue 1 pro : premiers résultats et classement provisoire de la J7    Stade d'El Menzah : une équipe d'architectes et d'ingénieurs chinois en Tunisie    Pari Sportif: La société Sisal attend l'aval du ministère du Commerce pour démarrer ses activités en Tunisie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tels pères, tels fils
Générations 1998-2018
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 07 - 2018

Vingt ans après Saint-Denis, la France s'est envoyé un shoot d'euphorie pour fêter ses nouveaux héros. Exactement comme en 1998. Stylistiquement, l'équipe de Deschamps s'est aussi inscrite dans la ligne pragmatique défendue par Aimé Jacquet
« Cela serait présomptueux de dire que c'est mon fils spirituel. Je pense qu'on a sûrement, modestement, à peu près la même trajectoire, la même philosophie de foot et de vie. » Les mots sont d'Aimé Jacquet, qui évoquait alors le cas de Didier Deschamps. Un homme qui, comme Jacquet en son temps, a dû se blinder mentalement contre les critiques véhémentes à l'encontre du jeu développé par ses Bleus. Pour monter sur le toit du monde, à la fin des fins. Si la manière rebute certains, cette équipe de France s'est pourtant construite sur une identité, un héritage même. Celui de 1998 et de Deschamps. Tous ceux qui étaient de la finale de Saint-Denis face au Brésil le disent. Les Bleus de 2018 sont à l'image de Deschamps et d'une certaine idée du football que le sélectionneur s'est forgée non seulement en remportant le Mondial en tant que joueur il y a 20 ans, mais aussi en Italie, à la Juventus. Celle où la victoire constitue l'alpha et l'oméga du projet. Pour se donner les meilleures chances d'y goûter, la solidité et l'organisation défensives sont supposées primer les mouvements offensifs et les attaques placées. La ligne est claire et, n'en déplaise aux chantres du style, celle de Deschamps a ses mérites, ses valeurs cardinales, au premier rang desquelles la solidarité, l'esprit de groupe et la rigueur tactique, qui triomphent sur toute forme d'individualisme. Tout cela, bien sûr, s'inscrit dans la lignée directe de 1998, où les Bleus avaient fonctionné selon le même schéma.
Ils sont beaux !
La formule est complexe, mais on peut toujours essayer de définir son essence en quelques points... D'abord, un attaquant de pointe sacrifié sur l'autel du collectif, auquel on a confié un rôle plus besogneux que virtuose. S'y ajoute un entrejeu qui s'est progressivement bétonné au fur et à mesure de la compétition : un peu plus offensive en phase de groupes en 1998, la France était passée à trois milieux défensifs à partir des quarts de finale face à l'Italie, en misant systématiquement sur son trio de récupérateurs Karembeu - Deschamps - Petit. Celle de 2018 a fait évoluer Olivier Giroud en retrait et a sacrifié un ailier gauche au profit de Blaise Matuidi, afin de se donner les moyens de récupérer les ballons haut.Le tout fut alimenté par un esprit de groupe inébranlable, admirable même, où les individualités les plus virtuoses se sont organiquement fondues dans le collectif : si le doublé de Zidane a sacralisé son image de sauveur dans l'esprit des Français, il est depuis admis que la France n'avait en réalité pas un héros, mais plusieurs en 1998 – de Thuram à Blanc, en passant par Deschamps – qui formaient un tout cohérent. Vingt ans plus tard, le principe est le même : le génie de Kylian Mbappé, pourtant buteur en finale et joueur frisson de ce Mondial 2018, n'a pour autant pas éclipsé le mérite de ses autres partenaires. Paul Pogba, lui, a laissé de côté ses effets de manche et ses tours de passe-passe cosmétiques pour embrasser les valeurs de Deschamps, cette culture de l'effort et du sacrifice, qui lui a permis d'épurer son jeu.Dans un parallélisme évident avec 1998, les défenseurs – Pavard, Varane puis Umtiti – ont marqué en huitièmes, quarts et demi-finales, comme Blanc et Thuram l'avaient fait face au Paraguay et la Croatie vingt ans plus tôt. Comme une réminiscence du fameux « dépassement de fonction » si cher à Aimé Jacquet. Jacquet, qui avait construit une équipe à son image, besogneuse, humble, solidaire, comme Deschamps l'a fait avec la sienne en 2018, en s'inspirant du professeur. Car sur le pré, la France de 2018 restera d'abord comme celle de Deschamps, plus que celle d'un seul joueur érigé en icône. Une équipe qui fut « une équipe de chiens, jusqu'au bout, comme s'enthousiasmait Bixente Lizarazu. Elle ressemble à Didier, au joueur qu'il était, au capitaine qu'il était, et en tant que sélectionneur, je trouve que son grand mérite, contre vents et marées, c'est d'avoir constitué une armée en quelque sorte. »
Pourtant, tout le monde n'y a pas trouvé et n'y trouvera pas son compte. Si la victoire est unanimement saluée, la manière, elle, divise. Hatem Ben Arfa a déjà eu le courage de dire tout haut ce que certains pensent tout bas : « Chapeau M. Deschamps ! Mais, maintenant, à sa place, je partirais sur ce coup d'éclat... Pour moi, ce serait dangereux de se cacher derrière cette deuxième étoile pour faire du jeu des Bleus une référence mondiale... On ne va pas se le cacher : le style et l'identité ultra réalistes des Français sont assez moches. Et je n'ai pas envie que ce style-là devienne désormais la norme dans les centres de formation ou les clubs, puisque l'on a souvent l'habitude d'essayer de copier le nouveau champion du monde... » Le débat est ouvert, entre ceux pour qui la victoire prime tout et les partisans d'un esthétisme plus porté vers l'offensive. Une baston idéologique inévitable, qui existe depuis déjà des décennies dans bien des pays de football, comme en Argentine, où les Bilardistes et les Menottistes ne sont pas près d'arrêter de s'envoyer des gnons. Elle s'annonce passionnante, bien que parfaitement insoluble, les deux écoles de pensées ayant probablement chacune ses mérites et ses torts. Didier Deschamps observera sans doute tout cela d'un œil amusé et lointain, lui qui devrait prolonger son bail avec l'équipe de France au moins jusqu'en 2020. Les Bleus continueront sans doute de lui ressembler, quitte à prolonger encore un peu plus leur filiation avec France 1998. Une filiation qui n'a peut-être pas fini d'inspirer le football français et de faire grossir son palmarès.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.