Après le passage controversé de Nabil Maâloul, l'équipe de Tunisie attend quelqu'un qui peut, en peu de temps, redonner la confiance aux joueurs et la crédibilité au jeu. Ce n'est pas très calme autour de la sélection comme le sous-entend ce silence fédéral qui se poursuit depuis la «petite» participation au Mondial russe. Maâloul a déjà commencé cette stratégie de mutisme avant de partir au Qatar (accord convenu avec le club de Duhail avant même le Mondial), tout comme Wadii El Jary, apparu une seule fois à la télévision pour défendre le bilan de la sélection. Les résultats de cette stratégie sont là : on a vite oublié, de la part du public sportif, sa colère et le ras-le-bol des deux premiers matches du Mondial. Le bras de fer entre El Jary et quatre membres fédéraux a fait aussi oublier cette colère. Maintenant, on attend juste de savoir qui va prendre la place de Nabil Maâloul qui a décidé de partir avant le difficile parcours pour la CAN. Le retour officiel de l'équipe de Tunisie est annoncé pour le 7 septembre face au Swaziland en déplacement. Il ne reste que le mois d'août pour préparer non seulement ce match, mais le changement en sélection. Le temps presse et la décision urge. L'équipe de Tunisie, qui a tellement déçu son public et qui veut se relancer et décrocher une place à la CAN, ne peut plus attendre encore des détails inutiles et des bras de fer insensés. Qui va succéder à Maâloul? On ne sait pas encore. Le dossier est entre les mains du président de la FTF qui se fait aider par quelques personnes, notamment Youssef Zouaoui, le DTN et homme fort de l'ombre, qui avait, avant même le Mondial, son mot à dire concernant la sélection. Qui prendra cette lourde décision? Tout le monde le sait. Au-delà de la forme, c'est le fond qui nous intéresse plus cette fois. Qui va être choisi? Tunisien ou étranger? Pour quelle durée? Ce sont des questions-clefs, mais il y a aussi deux autres choses à savoir : quel sera le profil et quelle attitude? L'urgence... Avant de parler des noms qui circulent pour succéder à N.Maâloul on va parler plutôt du profil du prochain sélectionneur. Et là, il faudra prendre en considération une contrainte principale : le match du Swaziland, le 7 septembre. Le postulant doit bien connaître la sélection et le football tunisien et avoir aussi une idée du football africain. On ne peut pas, logiquement, confier une sélection contestée après le Mondial (même si ses responsables croient encore qu'ils ont réussi leur Mondial) à quelqu'un de décalé et de novice par rapport à l'Afrique, il faut que ce soit quelqu'un qui ne coûte pas très cher vu le budget affecté. Est-on prêt à mettre le paquet, surtout après l'énorme dotation de la Fifa, pour un nom de qualité ? Celui qui va succéder à Maâloul va être, que l'on veuille ou non, «entouré» du staff de Maâloul, pour lui faciliter l'intégration, d'autant que le match suivant de la sélection va avoir lieu en octobre. Ce ne sera pas tout. Après avoir vécu et pendant des mois l'attitude prétentieuse et la mauvaise communication de Maâloul, qui a promis beaucoup de choses, on a vraiment besoin de quelqu'un d'humble qui peut transmettre l'humilité à ses joueurs. Nous aurons des éliminatoires pas faciles et peut-être compliquées si l'on pense qu'on est supérieur à nos adversaires. On veut en finir avec le lourd héritage de Nabil Maâloul, surtout que l'équipe a de bons joueurs dans l'ensemble qui, sur le plan africain, peuvent aller loin. Il faudra ramener quelqu'un de sérieux, humble et qui a une forte personnalité. Tunisien ou étranger ? Nous penchons plus pour l'étranger, car à notre avis, aucun entraîneur tunisien n'est capable de porter la sélection au palier supérieur à terme. Cela peut vexer nos amis entraîneurs tunisiens, mais les expériences du passé et surtout leur attitude montrent bien qu'ils tombent vite dans la subjectivité et qu'ils ne sont pas capables de composer avec le football de haut niveau à l'international. Les pistes «étrangères» de qualité sont nombreuses et le coût peut être étudié, d'autant que la destination tunisienne attire beaucoup de techniciens. L'idéal serait de ramener une compétence qui a fait ses preuves en Afrique ou qui a un bon CV à l'étranger en clubs ou en fédération, et de mettre à ses côtés un ou deux adjoints qui prendront la relève. Ce sont des réflexions qui peuvent ne pas intéresser les responsables de la FTF qui penchent, d'après nos sources, pour la carte Mourad Okbi, un bon entraîneur qui a un vécu respectable comme ex-international. En tout cas, cela urge et cela doit être bien étudié pour éviter les erreurs du passé.