Plébiscité par le bureau fédéral, l'ex-entraîneur de l'EST obtient ce qu'il veut. Sera-t-il l'homme de la période à venir? Au bout d'une longue campagne de «lobbying» et de pression médiatique et dans les coulisses, Nabil Maâloul a remporté, comme prévu, le duel qui l'opposait à Khaled Ben Yahia pour le poste de sélectionneur national. Ce n'est pas vraiment une surprise. Mieux, ceux qui ont un «feeling» sportif savaient bien que Maâloul allait être le successeur de Sami Trabelsi après le nul contre le Togo (et honnêtement même avant cela!). Et même si Wadii Jari était un partisan de Maher Kanzari, la transaction n'a pas eu lieu en fin de compte. Maâloul, limogé de l'EST après le fiasco de la finale de la Ligue des champions, attendait un grand morceau, lui qui retrouvait le métier de consultant technique à «Al Jazeera Sport». Pour l'opinion sportive, le duel Maâloul-Ben Yahia était passionnant et même indécis, mais pour ceux qui connaissaient de près les coulisses, ils savaient bien que Nabil Maâloul était dans une mission facile! On vous raconte les principaux faits de la réunion du bureau fédéral qui a élu Maâloul. Solution de court terme ! Le bureau fédéral a entendu Youssef Zouaoui, qui a eu un entretien avec Ben Yahia et Maâloul. L'homme a dit que les deux projets présentés sont ambitieux et solides. L'idée que les membres du bureau fédéral ont eue est que Maâloul était mieux nanti à court terme (qualification à la Coupe du monde 2014) vu qu'il connaît la plupart des joueurs et qu'il a une expérience antérieure en sélection. A long terme et pour un projet de refonte de la sélection, Ben Yahia aurait été une meilleure option, selon le bureau fédéral. Finalement, Zouaoui n'a pas tranché sur la question, ce sont les membres du bureau fédéral qui l'ont fait. Chacun des 11 membres présents a eu la parole pour donner son avis, et presque à l'unanimité Maâloul avait la cote. Pour Khaled Ben Yahia, une proposition d'intégrer la DTN est probable, mais va-t-il accepter? Pas de carte blanche D'après la réunion et d'après l'intention des décideurs de la FTF, Maâloul n'aura pas de carte blanche en tant que sélectionneur. Il devra travailler en staff et en pleine collaboration avec Youssef Zouaoui. Ça va être un changement radical dans la façon de travailler en sélection. Il n'y aura plus un seul décideur qui fait tout lui seul : Maâloul devra discuter de son staff avec Zouaoui et la FTF. Les noms de Adel Sellimi et de Mourad Okbi sont les plus cités pour faire l'affaire. D'après nos sources, il y aura deux adjoints et non un seul aux côtés de Maâloul. Question de coût ! Le nouveau sélectionneur national touchera 25.000 dinars par mois. Salaire important pour une FTF qui a opéré dans un environnement économique austère et qui n'a pas les moyens d'embaucher un nom étranger. L'option Hervé Renard, par exemple, aurait coûté 30.000 euros à la FTF. Montant excessif et pas dans les cordes pour le moment. Pour Maâloul, c'est un chiffre inférieur à ce qu'il touchait à l'EST. Va-t-il rester consultant à «Al Jazeera sport»? La réponse est catégorique : pas question qu'il occupe les plateaux télé, il doit se consacrer à la sélection. Le staff complet de la sélection sera connu d'ici quelques jours. Ça urge avec le match face à la Sierra Leone qui approche vite. Va-t-on tout changer? Il semble que si. On veut tourner définitivement la page Sami Trabelsi, mais plus que les noms, est-on prêt à tout revoir en sélection? La mésaventure vécue à la CAN a levé le voile sur d'énormes anomalies et sur de grandes erreurs de gestion et de casting. Maâloul, en tant qu'homme de communication va-t-il être capable de gérer les clans en sélection, les caprices de certaines pseudo-stars, et plus important, va-t-il être l'homme qui va rendre justice aux joueurs lésés? On le verra dès le match contre la Sierra Leone. Rafik EL HERGUEM