Hier, les députés nidaistes sont allés à la rencontre du président de la République et président fondateur de leur parti à la recherche d'une position définitive qui mette fin à la division régnant dans le parti quant au maintien de Youssef Chahed à la tête du gouvernement ou son départ, lui et l'ensemble de ses ministres. Hier, ceux qui exigeaient son départ depuis la suspension de l'application du Document de Carthage II le lundi 28 mai dernier et ceux qui défendaient son maintien au palais de La Kasbah s'en sont remis, au cours d'une réunion placée sous le sceau de la franchise et de la transparence, au président fondateur du parti pour savoir où vont les choses. Autrement dit, les partisans de Hafedh Caïd Essebsi, le directeur exécutif du parti, qui tiennent depuis le déclenchement de la crise à ce que Youssef Chahed fasse ses valises, et les députés nidaistes qui se sont rangés derrière Soufiène Toubal, le chef du groupe parlementaire nidaiste, et qui soutiennent le maintien de Youssef Chahed en tant que chef du gouvernement ont été à l'écoute directe du président Caïd Essebsi dans le but de savoir ce qu'il faut faire pour préserver l'unité du parti et mettre un terme aux dissensions et aux différends qui le traversent au point que les Tunisiens ne savent plus aujourd'hui qui représente Nida Tounès et qui parle en son nom. Les nidaistes ont l'obligation de sauver leur parti Hier, les députés nidaistes appartenant aux deux factions, les partisans de Hafedh et les partisans de l'Instance politique ressuscitée d'un silence qui a duré près d'une année et demie ont donc eu l'occasion de dialoguer directement avec le président fondateur de leur parti, loin des déclarations de ceux qui prétendent parler en son nom ou se proclament les plus habilités à saisir les significations de ses silences ou de ses petites phrases, plus particulièrement lors de sa fameuse interview accordée ces derniers jours à Nessma TV. Et le président Béji Caïd Essebsi d'écouter longuement les doléances des députés nidaistes présents à la rencontre avant de prendre la parole pour leur dire : «S'il y a une solution à la crise qui divise le parti actuellement, ce sont bien les nidaistes eux-mêmes qui ont l'obligation de la trouver ensemble. Vous avez la responsabilité historique de sauver votre parti afin qu'il revienne au-devant de la scène politique nationale en tant que parti de la modernité». Ons Hattab, députée nidaiste et membre de l'Instance politique du parti, confie à La Presse : «Le président nous a placés devant la responsabilité historique de sauver notre parti mais à condition de dépasser nos différends et nos conflits personnels qui sont naturels au sein d'un parti de l'importance de Nida Tounès». Pour conclure, elle précise : «Le président nous a fait comprendre qu'il ne dispose pas d'une recette magique pour que le parti retrouve sa position et sa force d'antan. Il a exprimé également son soutien à la nécessité de tenir le congrès du parti dans les plus brefs délais. Son message a été tranchant : Nida Tounès est le seul parti habilité à restaurer l'équilibre au sein du paysage politique national et vous êtes les seuls responsables de la restauration du prestige de votre parti».