TEHERAN (Reuters) — L'ancien président iranien Akbar Hachemi Rafsandjani, dignitaire toujours influent de la République Islamique, a exprimé hier son soutien au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, à l'occasion de l'Assemblée des experts, rendez-vous biannuel de la vie politique iranienne. Très critique au moment de la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la tête du pays, le 12 juin dernier, notamment au sujet des violences post-électorales, Rafsandjani s'était attiré les foudres des partisans du Président iranien, qui lui reprochaient un manque de loyauté envers le guide suprême. Depuis septembre, l'ancien président réformateur est rentré dans le rang, réaffirmant à plusieurs reprises son soutien à l'ayatollah Khamenei, chez qui il voit désormais une volonté d'apaiser la situation en Iran. A l'occasion d'un discours prononcé devant la puissante Assemblée des experts qu'il préside, Rafsandjani a défendu le système politique iranien qui confère à Khamenei une autorité suprême dans tous les domaines, principalement dans l'application des principes de l'Islam chiite dans le droit commun. «Il y a ceux qui ne reconnaissent pas cela mais ce n'est pas le cas pour la plupart des personnes qui composent notre société. Il est capital pour nous de préserver cela», a dit le responsable iranien. Rafsandjani a décrit plus tard la décision prise en juin dernier par le guide suprême de fermer le centre de détention de Kahrizak, soupçonné d'avoir été le théâtre de mauvais traitements à l'encontre d'opposants, comme l'illustration de sa volonté d'apaiser les tensions. «Les événements qui se sont déroulés à Kahrizak, le réconfort apporté à ceux qui ont été blessés, ou encore la libération de ceux qui avaient été arrêtés, font partie de la même ligne. Le guide prend garde à ce qu'il n'y ait aucune agitation», a-t-il ajouté. L'Iran traverse la plus grave crise politique de son histoire depuis la Révolution islamique de 1979. L'opposition iranienne, qui manifeste régulièrement pour contester la réélection d'Ahmadinejad qu'elle juge frauduleuse, se heurte depuis près de huit mois à une répression policière féroce. Lundi, le réformateur Mehdi Karoubi, figure importante de l'opposition, a demandé l'organisation d'un référendum pour mettre fin à la crise politique qui sévit depuis juin.