Le Temps-Agences - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad préparait hier, au lendemain de son investiture, le cabinet qu'il doit présenter d'ici deux semaines, après avoir été critiqué par certains de ses alliés en raison d'une série de choix politiques. M. Ahmadinejad a prêté serment mercredi devant le parlement pour un second mandat de quatre ans, après près de deux mois de contestation de sa réélection à la présidentielle du 12 juin. La presse conservatrice, qui avait critiqué ces dernières semaines M. Ahmadinejad à cause de ses choix, l'a salué hier pour avoir remis à leur place les puissances occidentales lors de son discours d'investiture, et prévenu que la République islamique résisterait aux "complots" américains. Le président ultraconservateur dispose officiellement de deux semaines pour présenter une liste de son gouvernement. Selon la loi, le parlement aura ensuite une semaine pour examiner les candidats avant de voter la confiance pour chacun des ministres. Selon l'agence semi-officielle Mehr, M. Ahmadinejad pourrait désigner pour la première fois depuis la révolution islamique de 1979 une femme à un poste de ministre. On avance le nom de Marzieh Vahid Destjerdi, une ancienne députée. Le porte-parole du gouvernement sortant, Gholamhossein Elham, et le conseiller spécial du président, Mojtaba Samareh Hashemi, sont candidats eux pour le poste de premier vice-président, selon Mehr. M. Ahmadinejad a été contraint, fin juillet, de démettre de ce poste Esfandiar Rahim Mashaie après une lettre du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, exigeant son départ. M. Ahmadinejad a aussi limogé fin juillet le ministre des Renseignements, Gholamhossein Mohseni Ejeie, après une "dispute" à propos de M. Rahim Mashaie. Après ces tensions, des députés ont entamé une procédure pour voter une loi visant à contrôler davantage le gouvernement. Hier, un important journal conservateur, Kayhan, déplorait que certaines personnalités politiques opposées à la réélection de M. Ahmadinejad persistent dans leur contestation. Le leader de l'opposition Mir Hossein Moussavi, qui refuse toujours les résultats du scrutin invoquant des fraudes, avait affirmé la veille que les arrestations de manifestants n'empêcheraient pas la poursuite du mouvement de contestation. Des centaines de personnes ont été arrêtées depuis le 12 juin, et la plupart ont été relâchées. Mais plus d'une centaine sont actuellement jugées pour atteinte à la sécurité nationale. La police a reconnu hier que des manifestants détenus dans la prison de Kahrizak (sud de Téhéran) avaient été maltraités, dans un communiqué publié par l'agence Isna. Le communiqué parle notamment de "deux officiers (...) punis pour avoir infligé des punitions corporelles aux détenus". Plusieurs responsables et employés du centre ont été déférés devant la justice, indique encore le texte.