Faouzi Benzarti, nouveau sélectionneur national, va annoncer aujourd'hui sa liste des joueurs pour le match du Swaziland du 7 septembre. Un moment tant attendu pour un sélectionneur qui a patienté des années pour réaliser son rêve. A partir d'aujourd'hui, on devrait évaluer tout ce que Benzarti dira et fera en sélection. La balle est dans son camp, lui et ses adjoints. Son passage à «Dimanche sport» avec notre confrère Razi Guenzouï est si significatif. Il a parlé pour transmettre maints messages à ceux qui s'intéressent à la sélection. Trois points essentiels à retenir des déclarations de F. Benzarti : il a carte blanche de la part de son employeur Wadii El Jary, et puis il va convoquer les joueurs qu'il estime «motivés» pour jouer en sélection, et enfin, il est pour l'augmentation du nombre des matches par saison. Ce dernier point en dit beaucoup sur les idées du nouveau sélectionneur qui ne semble pas changer. Pour lui, une sélection est comme un club, l'intensité et la charge élevée sont deux points qui aident à améliorer les performances. Benzarti devrait, à partir du match du Swaziland, soumettre les joueurs retenus à un rythme élevé. L'objectif, comme il a sous-entendu dans ses déclarations, est de changer l'attitude des internationaux. Il veut des joueurs «motivés» pour cravacher et défendre avec ardeur les couleurs de la sélection. Le premier point significatif, c'est-à-dire la carte blanche, veut dire qu'il va prendre ses distances par rapport à Nabil Maâloul, sans pour autant tout changer. La liste devrait apporter quelques nouveautés : des joueurs écartés par Maâloul vont revenir et d'autres devraient être ménagés. On parle essentiellement de deux noms : Harbaoui et Laâribi. Le premier a manqué à la sélection au Mondial russe en l'absence de Khénissi. Son cas est polémique pour un joueur qui a fait son retour en sélection après le veto des joueurs, mais qui est rentré en conflit avec le sélectionneur précédent. Laâribi, un joueur de métier et technique qui évolue comme relayeur et relanceur. Le contact a été établi avec lui pour un éventuel retour. Akaïchi ? Lui, comme d'autres joueurs écartés avant le Mondial, peut entretenir l'espoir de retrouver la sélection. N'oublions pas également Khénissi, qui devrait lui aussi revenir. On s'attend alors à une diverssité de solutions en attaque avec Khazri et Khélifa qui devraient marquer leur présence. Côté joueurs partants, Benzarti ne veut pas dévoiler ses cartes. Il ne veut surtout pas changer l'équilibre de l'équipe, et entend préserver, autant que possible, les automatismes à l'entrejeu et en défense. Mais on peut déjà dire qu'un joueur comme Ben Alouane, pas très convaincant lors du mondial, ne devrait pas être là. D'autres «écartés» ? Pour un premier match qui pointe à une dizaine de jours, le nombre ne devrait pas être élevé. Cela concerne plus les joueurs expatriés qui ont rejoint tard la sélection. Une partie de ces éléments peut ne pas plaire à Benzarti qui croit beaucoup en les joueurs locaux, essentiellement ceux de l'ESS et de l'EST qu'il a entraînés. Changement dosé Tout sélectionneur, qui n'a pas beaucoup de temps de travail avec les joueurs, doit réussir à faire les bons choix des joueurs et des plans de jeu en fonction de l'échéance. Et Benzarti sait que la victoire face au Swaziland est impérative pour bien entamer son travail. Avant la rupture par rapport à Maâloul, avant les changements dans la manière de jouer et des joueurs eux-mêmes, le public de l'équipe de Tunisie, déçu par la prestation au Mondial, attend deux choses : d'abord trois points ramenés de «Lobamba», et puis un fond de jeu meilleur. Pour une course impitoyable où on a trois points d'avance sur l'adversaire direct, l'Egypte, gagner tous ses matches permet de se rassurer sur la qualification à la phase finale de la CAN, premier objectif de Benzarti. Il peut se permettre d'apporter trois ou quatre changements, mais il est bien averti pour ne pas toucher à l'ossature. Le temps presse, et les matches vont se succéder en septembre, octobre et novembre. On a au moins 35 joueurs «sélectionnables» qui veulent prendre leurs places et qui ont le droit de le faire. Mais en même temps, il y a les contraintes brûlantes, telles que le temps, l'urgence des résultats, les automatismes du jeu capitalisés et l'ambiance des vestiaires. Tous ces points sont sensibles et tout changement brusque et profond non dosé risque de compromettre les chances de l'équipe de Tunisie. Benzarti a plusieurs variables complexes à gérer pour réussir. La carte blanche dont il dispose n'est pas, en même temps, un motif pour tout changer. Il y a des points satisfaisants que Maâloul a apportés, tels que certains joueurs expatriés qui ont de bonnes qualités comme Hassan, Skhiri et Khaoui. Mais il y a aussi des joueurs qui méritent plus d'intérêt et plus de temps de jeu, tels que Srarfi, une révélation certaine et qui peut apporter énormément à la sélection. La liste des joueurs devra marquer la présence de Benzarti comme nouveau maître à bord.