Maâloul ne devrait-il pas équilibrer ses plans de jeu face à un ténor de l'Afrique ? Attaquer sans réfléchir peut être fatal. Revenu en sélection quatre ans après le fiasco du Cap Vert (la sélection a été battue à Radès par le Cap Vert 2-0), Nabil Maâloul sait qu'il ne peut avoir une autre chance à l'avenir s'il ne se rachète pas. Il sait bien que son retour est une main tendue par Wadii El Jari qui a pris le risque de limoger Kasperczak après deux matches amicaux. Le nouveau sélectionneur national essaye depuis son arrivée de jouer contre le temps, les contraintes, l'absence de quelques cadres pour le match de l'Egypte comme Khazri, la pression de bien faire, pour présenter dimanche prochain une copie qui fait plaisir au public de la sélection. Et comme ce tirage au sort n'a pas été clément, il nous met directement et dès la première journée devant l'Egypte, un ténor de l'Afrique (la sélection la plus titrée avec 7 CAN remportées). Maâloul aurait préféré jouer un adversaire moins costaud, mais c'est la loi du tirage au sort. On commence face au premier adversaire direct pour la qualification à la CAN. Dans ce contexte, préparer un match avec une envergure pareille et sans avoir le temps de tout mettre au point (c'est une fin de saison et la plupart des expatriés ont terminé depuis des semaines) n'est pas franchement quelque chose de facile. Avec quel plan de jeu jouera Maâloul contre l'Egypte qui défend merveilleusement? Prendra-t-il du recul par rapport au 4-2-3-1 de Kasperczak où il y a au moins deux créateurs derrière l'attaquant de pointe, Khénissi? Y aura-t-il la touche Maâloul? En tout cas, la question qui nous paraît aussi importante est la suivante : la sélection jouera-t-elle l'attaque à outrance comme elle l'a fait au premier tour de la CAN? Trio stable... Attaquer à outrance et sans réfléchir peut être fatal devant un adversaire comme l'Egypte. On ne joue pas n'importe quel adversaire. C'est un monstre de l'Afrique bien qu'il ait raté trois éditions consécutives de la CAN (2012, 2013 et 2015). Se découvrir, avancer sans prendre les précautions en défense, partir avec trois créateurs comme l'a fait Kasperczak peuvent servir l'Egypte d'Hector Cuper. L'Argentin est un grand entraîneur qui sait préparer ses matches en fonction du profil de l'adversaire. Sans chercher à offrir du spectacle et à séduire, Cuper renforce bien sa défense en jouant même en phase défensive avec 5 défenseurs. De notre côté, la ruée vers l'attaque devant un public qui va être déchaîné peut être risqué. On ne pense pas que Maâloul et Okbi, qui connaissent bien l'Egypte quand ils jouaient en sélection, vont risquer de tout changer par rapport à Kasperczak. Il y a des joueurs-cadres dont on ne peut se passer. Le staff technique pourrait opter pour trois milieux défensifs-relanceurs. Cela ne veut pas dire qu'ils vont jouer la défense. Mais surtout renforcer le milieu et garantir des relances rapides et aider les milieux offensifs. Qui jouera? Même avec une approche offensive modérée et intelligente, il y a des joueurs que Maâloul ne peut sacrifier. Dans un match où gagner permet d'emblée d'occulter le concurrent direct, des joueurs de métier comme Selliti, M'sakni, Khenissi, Sassi et Ben Amor ont de très fortes chances de partir d'entrée. Cartes-suprises ? Peut-être bien Laâbidi ou un certain M'hirsi en qui Maâloul croyait beaucoup depuis 2011. L'essentiel est de jouer avec intelligence. Des schémas hyper-offensifs au risque de déséquilibrer le milieu, cela ne marche pas contre des sélections du calibre de l'Egypte.