Benzarti, Kanzari et Okbi seront les plaques tournantes du staff. Leurs relations et leurs communications vont aider ou non à accomplir le travail. A chacun des attributions... et des limites à ne pas dépasser. Dans trois semaines, Faouzi Benzarti dirigera son premier match en tant que sélectionneur après le départ de Nabil Maâloul. Son grand rêve étant réalisé, l'entraîneur chevronné et polémique aura à rentrer vite dans le vif du sujet. Beaucoup a été dit sur sa nomination «express» et sur la composition de son staff. Mais le fait est là : Il est le nouveau sélectionneur. Si la désignation de Kasraoui, gardien de métier mais qui n'a pas une expérience comme entraîneur, a été surprenante, celle de Kanzari ne l'est pas du tout. Les plaques tournantes du staff technique national sont alors Faouzi Benzarti, Maher Kanzari et Mourad Okbi. De leur entente, de leur communication, de ce qu'ils vont décider comme choix, dépendra la réussite de la sélection lors de ses prochaines échéances. Beaucoup à faire pour améliorer la qualité du jeu, mais faudra-t-il que la répartition des rôles soit diligente et efficace. Benzarti, Kanzari et Okbi, trois entraîneurs aux profils divergents. Chacun va avoir des rôles à jouer et des limites à ne pas dépasser. On peut déjà imaginer comment va fonctionner ce staff national. Benzarti : le décideur Tous ceux qui le connaissent savent bien qu'il ne veut pas (il ne peut) rentrer dans les détails des entraînements. Il aime compter sur un ou deux adjoints qui programment, qui veillent sur le détail des séances et des exercices. Lui, il donne des idées telles que le fait de compter uniquement sur 15 joueurs ou le fait d'augmenter la charge par exemple. Il est fort de personnalité, il ne ménage aucun joueur et aime souvent les dominer quitte à rentrer dans des conflits. Conservateur, capable de jouer attaque et défense renforcée aussi (nouvelle tendance), l'essentiel pour lui est de gagner. Ce sera le premier décideur technique (à moins qu'il céde cette fois et implique plus ses adjoints contrairement à Nabil Maâloul), celui qui choisit, en tant que sélectionneur et pas entraîneur, les plans du jeu et les joueurs adéquats. Sur le plan de la communication, Benzarti a fait certains progrès ces quelques dernières années. Il accepte plus ou moins les critiques des médias et veut commercialiser une image de quelqu'un d'ouvert. Mais quand il est sous pression et quand le résultat ne suit pas, il finit par craquer. Cette fois, Benzarti doit comprendre que c'est une sélection et pas un club. Pourra-t-il changer? Kanzari : le futur sélectionneur! Le choix de Maher Kanzari n'est pas fortuit. Loin de là. C'est en deux mots, le futur sélectionneur après Benzarti, et bien sûr si Wadï El Jery reste. C'est son entraîneur préféré et son ami, depuis qu'ils étaient ensemble en sélection cadets au Mondial 2007. En 2013, entraîneur de l'EST à l'époque, il était le premier candidat, avant même Maâloul et Ben Yahia. Ses derniers passages dans les clubs ne furent pas fort réussis lors de ces dernières années. Mais c'est un entraîneur qui a un riche CV et qui a une expérience appréciable pour son âge (il n'a que 45 ans!). Son rôle sera de faire l'équilibre entre Benzarti et les joueurs. Sans oublier que c'est un ex-joueur international qui a évolué avec Kasperczak et Scoglio, notamment, et sait ce qu'est une sélection et comment ça fonctionne le staff technique. Il a travaillé auparavant avec Benzarti, et le connaît bien. Kanzari est un bon communicateur et son point fort, c'est son bon relationnel avec tout le monde, notamment les médias. Il doit saisir la main tendue par El Jery. Okbi : la sagesse ! Son maintien n'est pas une coïncidence. Wadi El Jery et son conseiller Youssef Zouaoui savent bien que l'année qu'il a passée aux côtés de Maâloul est précieuse. Benzarti va avoir besoin de quelqu'un qui représente la période Nabil Maâloul pour assurer la bonne transition, d'autant que la pression des matches urge. Okbi a une bonne expérience comme joueur international puisqu'il représente la génération Ben Yahia, Mahjoubi, Limam et Rouissi qui ont joué avec Piechniczek, Tlili, M'rad Mahjoub et Zouaoui. C'est quelqu'un de posé, calme, discret et qui sait évaluer et planifier le travail tactique. C'est là où il va être très utile, surtout qu'il connaît bien les joueurs expatriés qui ont débarqué dernièrement comme Hassen et Skhiri. Okbi fera la transition entre la période de Maâloul et le présent. Okbi et Kanzari ne sont pas de simples adjoints pour Benzarti. Ce sont deux «alliés» qui vont proposer, planifier et participer à faire des choix. Le trio ne se ressemble pas du tout : trois tempéraments et trois attitudes différentes. A chacun ses ambitions, ses qualités et ses défauts. Une chose est sûre, le courant doit passer vite, pour le bien de la sélection.