La violoniste Yasmine Azaiez organise un nouveau concours en Tunisie. Le premier consacré au violon et destiné aux jeunes. Elle nous en parle dans cet entretien Pourquoi un grand concours de la musique aujourd'hui et dans quelle mesure celui-ci serait différent ? Comme on dit la musique adoucit les mœurs. Et comme vous pouvez le constater, en Tunisie on manque de ce genre d'échéances. Du coup, je me suis dit pourquoi, moi en tant que violoniste, je n'organiserais pas ma propre compétition de violon. La différence entre les autres compétitions c'est que celle-ci est dédiée uniquement au violon. De plus, les prix qui seront décernés sont motivants (2.000DT, 1.000DT, 500DT). Sans oublier le fait que le gagnant aura l'opportunité de jouer sur scène à mes côtés ainsi qu'aux côtés d'artistes internationaux, et que l'événement sera médiatisé. Quel est l'âge limite des candidats, le deadline et les procédures d'inscription ? Cette compétition sera en deux tours. Chaque participant enverra une vidéo de lui en train de jouer un morceau de son choix et de l'échelle G majeur {deux ou trois octaves,} d'ici le 10 septembre 2018. Les participants qui passent le premier tour doivent jouer deux des dix pièces ci-dessous, choisies par le jury lors du tour final qui aura lieu au Théâtre municipal. Les pièces seront placées dans deux catégories : Niveaux 1 et 2, avec une tranche d'âge de 14 à 25 ans. Tous les violonistes doivent jouer avec un pianiste que nous fournirons ou qui les accompagne. Quel est votre évaluation des jeunes Tunisiens qui font leurs premiers pas en musique ? Notre pays regorge de jeunes talents enfouis. Malheureusement, ils ne trouvent pas de tremplin vers le succès. Les jeunes doivent aussi sortir de leur zone de confort, et d'essayer. Il faut toujours tenter. L'échec n'est pas une fatalité mais c'est une expérience. Lorsque j'étais étudiante à la Yehudi Menuhin School, les professeurs étaient assez stricts et très exigeants, ce qui malheureusement nous manque en Tunisie. Nous avons parfois l'impression que les parents n'encouragent pas leurs enfants à poursuivre sur ce chemin parce que, selon eux, les perspectives de ce métier sont très minces ? Le rôle des parents est primordial et leur soutien est indispensable. Pour les études, le sport ou la musique, ce sont les parents qui doivent toujours pousser leurs enfants vers l'avant. J'ai eu la chance d'avoir une mère qui m'a toujours soutenue, pour le meilleur et pour le pire. Sans elle, je ne serai jamais devenue la femme que je suis aujourd'hui, donc je tiens à la remercier encore d'avoir été toujours présente à mes côtés. Vous êtes une violoniste qui maîtrise aussi bien le classique que la variété. Par quoi expliquez-vous le passage de l'un à l'autre avec tant d'aisance ? Et dans lequel des deux genres vous vous épanouissez réellement ? En tant qu'artiste classique, j'étais assez douée depuis mon jeune âge. Ensuite, j'ai découvert que je me débrouillais bien aussi dans la musique internationale et variée (improvisation, jazz, fusion). Donc, je me suis dit pourquoi ne pas faire une petite transition afin d'être une artiste plus complète. Parce qu'à mon avis, rien de tel que de jouer devant son public une musique que l'on a soi-même écrite, créée et arrangée. Honnêtement, je me sens plus à l'aise à jouer de la musique fusion et de sentir augmenter la synergie avec le public.