Peut-on dire que l'EST n'est qu'à une encablure de la qualification aux demi-finales de la Champions League ou, au contraire, elle risque gros devant l'ESS ce vendredi ? Rien n'est sûr et tout peut arriver ! Le verdict de la qualification aux demi-finales de la Champions League africaine étant différé à vendredi prochain après le match aller de samedi dernier à Radès entre l'EST et l'ESS, tous les scénarios restent du coup imaginables. C'est que la courte victoire de deux buts à un en faveur des «Sang et Or» reste loin d'être un garant pour la qualification du doyen des clubs tunisiens au tour suivant. Surtout que l'histoire et les annales du football montrent l'importance et l'impact souvent décisif d'un but marqué à l'extérieur. Chose que les «Etoilés» ont réussi grâce à leur capitaine Ammar Jemal samedi dernier. On s'en réjouit énormément du côté de tout le Sahel tunisien et l'on pense que cet «acquis» serait déterminant dans la réalisation de la qualification aux dépens des «Sang et Or». Seulement, il ne faut jamais oublier certains détails qui pourraient conduire à une autre interprétation de la situation. L'EST voyage bien Il y a d'abord le fait que l'Espérance possède une caractéristique que seul Al Ahly d'Egypte partage avec elle. C'est le fait de bien voyager et de bien négocier ses matches à l'extérieur. En témoigne son élimination lors de l'édition précédente face à Al Ahly qui a eu lieu à Radès (1-2) après un match aller sans faille au Caire (1-1) en quart de finale. La même chose s'est produite cette année en championnat arabe des clubs devant les autres Egyptiens d'Al Ittihad d'Alexandrie que l'EST avait accrochés (1-1) à l'aller après un match qu'elle a dominé de bout en bout. Et ce, avant de fléchir inexplicablement à Radès (2-2). Aujourd'hui, on peut même avancer l'idée que l'Espérance se trouve dans une situation avantageuse dans la mesure où la manche «redoutée» de Radès est passée sans problème et qu'elle va se trouver dans son milieu «favorable» à Sousse: le déplacement. Du coup, les Sahéliens doivent faire gaffe et éviter de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. L'Espérance marque presque toujours des buts à l'extérieur et ne refuse jamais le jeu en se recroquevillant en arrière pour éviter d'en encaisser. Cela ne ressemble guère à l'Espérance qui est connue pour son esprit à la fois guerrier et conquérant. Au contraire, toute la pression sera mise sur les épaules des «Etoilés» qui seront appelés à concilier la laborieuse corrélation consistant à jouer leur va-tout pour renverser la vapeur après la défaite de Radès et en même temps empêcher les conquérants «sang et or» de marquer le moindre but. Ce n'est pas impossible d'y parvenir, mais cela demande le concours de plusieurs facteurs de réussite, dont particulièrement la chance. Cette situation pourrait en revanche servir l'intérêt de l'équipe de Bab Souika qui va pouvoir profiter des espaces que l'Etoile va être obligée de laisser avant de marquer son premier but. Et même si les Sahéliens parvenaient à ouvrir le score, les redoutables attaquants de l'Espérance, à savoir Blaïli, Badri, Khénissi et Mejri, restent toujours menaçants et capables de rendre la monnaie de sa pièce à l'ESS. Tous ces éléments d'analyse nous conduisent à dire que la manche retour de ce vendredi ne doit en aucun cas être loupée par les mordus de football, surtout si son niveau atteignait celui de l'époustouflant bras de fer de Radès.