Samedi dernier a débuté la rentrée scolaire précédée, quelques jours auparavant, par une ruée des parents d'élèves vers l'achat des fournitures scolaires. La scolarisation de leurs enfants pour la plupart dans le système éducatif public nécessite l'achat de nombreux manuels et cahiers sans oublier le lot de stylos, feutres et crayons qui va avec. Etant donné que la vie est de plus en plus chère, que le portefeuille du chef de famille et le budget du ménage se réduit comme peau de chagrin, jour après jour et d'année en année, depuis la révolution de 2011, des solutions de rechange ont émergé pour contrer cette crise. Quand la dévaluation du dinar plombe le budget de rentrée avec une augmentation de 30% du prix des fournitures par rapport à l'an dernier, on devine les difficultés des parents d'élèves et des ménages. Une mère de famille, qui s'est procuré un cartable pour son enfant à 130 dinars l'an dernier, affirme qu'elle en a eu pour la bagatelle de 360 dinars avec les fournitures pour un seul de ses enfants. Tarek Ben Jezia, président de l'Institut national de la consommation, a lancé l'alerte sur le canal d'une chaîne d'informations francophone. Il a souligné sur un ton nuancé que les fournitures scolaires écoulées sur le marché parallèle peuvent présenter un risque pour la santé des élèves : « Ce sont des produits qui ont un impact négatif sur la santé des enfants. On ne connaît ni l'origine, ni la composition, ni l'importateur. Ces produits ont drainé de nombreux parents intéressés par l'achat de fournitures scolaires bon marché ». L'Agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits (Ancsep) est récemment intervenue dans les médias pour mettre en garde l'opinion publique sur la nocivité et la toxicité des fournitures scolaires d'origine inconnue ou incertaine. Les fournitures qui sont soupçonnées sont essentiellement les feutres, les tubes de gouache pour la peinture, les marqueurs fluorescents ou encore les effaceurs et les blancos. Soit tous les produits qui contiennent du liquide parce qu'il y a un contact direct avec les doigts. Cela n'est pas sans risque sanitaire. Ces produits contiennent nécessairement des matières dangereuses, toxiques ou nocives pour les enfants surtout lorsqu'ils sont d'origine inconnue ou incertaine et non contrôlée. Attention aux fournitures qui ressemblent aux confiseries ! Les produits « made in P.R.C. » pullulent sur les étals des commerçants ambulants. Ces derniers s'en donnent à cœur joie afin d'écouler en quelques jours une marchandise prisée par les ménages à faible revenu. Au grand bonheur des femmes et enfants qui ont recours au système D. A la rue Dabbaghine en plein centre-ville de Tunis, les parents accompagnés de leurs enfants se bousculent pour dénicher des produits bas marché et bon prix. Pour le Tunisien, c'est la course systématique au prix, le prix et rien que le prix. Un paquet de trois feutres marqueurs de différents coloris, vendu à deux dinars, attire la clientèle. L'Ancsep a mis en garde les parents contre l'achat de fournitures scolaires d'origine inconnue et ne présentant aucune indication sur le mode d'emploi. Suite à un communiqué du ministère de la Santé, l'agence prévient que ces produits, quels qu'en soient les circuits de commercialisation, sont dangereux pour la santé des enfants et peuvent provoquer des allergies, voire des maladies cancéreuses. L'Ancsep conseille également aux parents de ne pas acheter de fournitures scolaires et des jeux éducatifs (pâte à modeler) ayant des formes, des couleurs ou des odeurs attractives qui peuvent être confondues avec certains aliments (confiseries notamment) et qui peuvent être ingérés par les enfants en bas âge, ce qui les expose aux risques d'asphyxie, d'étouffement ou d'intoxication.