La nouvelle qui vient de l'Unesco n'est pas bonne du tout et risque de ternir l'image du pays dans le domaine de la sauvegarde des composantes du site de Carthage. Elle jette une lumière crue sur une triste réalité que certains veulent maladroitement occulter Le cirque antique de Carthage est toujours sous la menace de nouvelles constructions illégales en dépit de son importance historique inestimable et l'intérêt qui lui est accordé par l'Unesco. Il figure parmi les principales composantes du site archéologique de Carthage classé au patrimoine mondial. Malgré un léger mieux en matière de protection et de sauvegarde du site de Carthage après le frustrant laisser-aller postrévolutionnaire, les autorités de tutelle peinent toujours à mettre à exécution les décrets de démolition et se trouvent le plus souvent face à des pressions occultes pour faire marche arrière et ne pas opposer de résistance. Néanmoins, il est des moments où il n'est plus permis de botter en touche sur une question très sensible, celle de la sauvegarde du patrimoine et la maîtrise foncière dans cette zone classée. La responsabilité incombe à toutes les parties prenantes. Mais à jouer avec le feu, on finit par se brûler et la non-exécution ces derniers jours de deux décrets de démolition d'édifices en phase de construction sur le fameux cirque romain de Carthage témoigne justement des pressions et tentatives émanant de certaines parties qui ne se soucient guère de la gravité de la situation. Cette fois, il faut cependant prendre garde. La nouvelle qui vient de l'Unesco n'est pas bonne du tout et risque de ternir l'image du pays dans le domaine de la sauvegarde des composantes du site de Carthage. Elle jette une lumière crue sur cette triste réalité que certains veulent maladroitement occulter. En effet, lors de sa 42e session relative à la protection du patrimoine culturel et naturel mondial tenue au Bahreïn du 24 juin au 4 juillet 2018, figure une importante décision (42 COM 7B.60) adoptée par le Comité du patrimoine mondial et sur laquelle il faudra se pencher sérieusement dans les jours à venir du fait qu'elle concerne le site archéologique de Carthage. Le comité annonce en substance dans cette décision avoir pris note des efforts entrepris par l'Etat partie (la Tunisie) en vue de la maîtrise foncière des terrains situés dans la zone classée et l'invite à les poursuivre et les renforcer et lui demande de «soumettre au Centre du patrimoine mondial les projets d'étude et de mise en valeur du cirque romain et celui de la stratégie d'étude et d'investigations archéologiques et de conservation du bien, ainsi que les évaluations d'impact sur le patrimoine avant que des décisions irréversibles ne soient prises, en vue de leur examen par les organisations consultatives». Ledit comité a, en outre, demandé à l'Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er décembre 2019, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 44e session en 2020. A bon entendeur...