Le porte-parole de la délégation spéciale de la municipalité de Carthage a indiqué que les services municipaux poursuivront leurs travaux consistant en la démolition des fondations qui ont été constatées depuis quelques jours dans la zone de Maalga, en Banlieue Nord de la capitale, exprimant ainsi sa fermeté à l'égard de toute tentative de poursuite de construction sur le terrain du site de Bir Ftouha. La même source a observé qu'il a été procédé à la démolition de 15 clôtures sur des terrains archéologiques où la construction est interdite. Deux autres clôtures ont été démolies dans la zone de ”Laâbidet”, ainsi qu'une clôture dans la cité Mohamed Ali à Carthage, sachant que les interventions se poursuivront dans d'autres espaces. S'agissant de la construction sur ce site archéologique, le porte-parole de la délégation spéciale a souligné que la décision portant démolition des constructions anarchiques sera appliquée après le parachèvement de la démolition de toute construction sur les sites archéologiques. Il a fait remarquer que, depuis le mois de juillet 2011, aucune opération de construction n'a été enregistrée dans la zone de Maalga, à Carthage. A noter que sous l'ancien régime, il a été procédé au changement de la vocation foncière d'environ 5 hectares relevant du parc naturel et archéologique de Carthage-Sidi Bou Saïd, au profit des proches du président déchu qui ont bénéficié de lotissements vendus après coup à des prix exorbitants. Après la révolution du 14 janvier, le gouvernement provisoire a publié un décret en date du 10 mars 2011 portant annulation de 13 arrêtés relatifs au déclassement de lots de terrains sur le site de Carthage et le parc archéologique national de Carthage-Sidi Bou Saïd, ainsi que des propriétés situées dans le parc archéologique. Une commission ministérielle ad hoc assure le suivi du dossier et l'étude de la situation au cas par cas. Malgré cette décision, certaines parties ont tenté ces derniers jours de reprendre les travaux de construction sur un terrain du site de Bir Ftouha, ce qui a poussé de nombreux habitants de la région à se rassembler devant le siège de la municipalité de Carthage pour demander aux autorités compétentes de faire face à ces agissements et arrêter toute tentative de construction sur ce site archéologique. Il est à rappeler que le site archéologique de Carthage est classé patrimoine mondial depuis 1979 par l'UNESCO. En 1985, des mesures ont été prises pour délimiter les superficies où la construction devrait être interdite vu leur importance archéologique, historique et esthétique. Mais, le fait que la Tunisie n'a pas ratifié le plan de restauration et de mise en valeur du site élaboré par l'UNESO a favorisé les manœuvres frauduleuses notamment en ce qui concerne l'interdiction de construction.