Les élections législatives et présidentielle auront lieu dans les délais prescrits par la Constitution Youssef Chahed est appelé à solliciter la confiance du Parlement pour conférer à son action la légitimité dont il a besoin Ma relation avec Ennahdha est interrompue sur initiative d'Ennahdha Je ne suis pas satisfait du rendement de Nida Tounès Tous les partis politiques sont en crise et les démissions à Nida ne sont pas à cause de Hafedh Caïd Essebsi Hier soir, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a mis les points sur les i lors d'une interview accordée à la chaîne TV Al Hiwar Ettounsi. Et ceux qui s'attendaient à ce qu'il annonce qu'il allait recourir à l'article 99 de la Constitution dans l'objectif de se débarrasser de Youssef Chahed sont restés sur leur faim. Le chef de l'Etat est clair et concis : «Mon conseil à Youssef Chahed est qu'il sollicite de nouveau la confiance du Parlement maintenant qu'il dispose du soutien d'Ennahdha et du bloc parlementaire «la Coalition nationale». Il a l'obligation de se chercher la légitimité auprès du Parlement et au cas où il parviendrait à arracher la confiance des députés, il aura à poursuivre sa mission jusqu'aux prochaines élections législatives et présidentielle de fin 2019». Encore une affirmation que tout le monde attendait avec impatience : «Les élections présidentielle et législatives auront lieu dans les délais qui leur sont prescrits par la Constitution, c'est-à-dire fin décembre 2019», souligne le chef de l'Etat. Le président Caïd Essebsi se portera-t-il candidat à la prochaine élection présidentielle ? «La Constitution me donne le droit de me porter candidat de nouveau à la présidence de la République. Pour le moment, je n'ai pas encore pris ma décision et la Tunisie ne peut pas être suspendue à une personne quelle que soit son importance». Et comme on s'y attendait, le président a parlé de la crise qui secoue Nida Tounès et de la série de démissions qu'il a vécues ces derniers jours. Son analyse est claire : «Tous les partis, et pas uniquement Nida Tounès, sont en crise et enregistrent des démissions importantes. Je ne suis pas satisfait du rendement de Nida Tounès et s'il existe une crise au sein du parti, elle n'est pas due uniquement à Hafedh Caïd Essebsi et puis qui empêche les responsables nidaïstes de se débarrasser de Hafedh Caïd Essebsi s'ils estiment qu'il n'a plus sa place au sein du parti? Nida Tounès tiendra son congrès en janvier 2019 et c'est le congrès qui décidera des responsables qui dirigeront le parti pour les années à venir. Moi, je n'accorde mon soutien personnel, y compris à mon fils». Le consensus avec Ennahdha a vécu A propos des relations avec Ennahdha, le chef de l'Etat souligne: «Le consensus avec Ennahdha qui a démarré le 15 août 2013 est rompu et c'est Ennahdha qui a fait ce choix. J'annonce donc la rupture avec les nahdhaouis». Pour revenir au conflit opposant Youssef Chahed à Hafedh Caïd Essebsi, le président de la République indique : «Au cas où Youssef ou Hafedh quitteraient le paysage politique national, la Tunisie ne s'en ressentira pas. Le pays regorge de compétences qui ont la qualification nécessaire pour le faire sortir de sa crise». A la question de savoir s'il soutient la révision de la Constitution dans le but de changer le système politique et le régime électoral, le chef de l'Etat répond : «J'ai pris l'engagement de ne pas toucher à la Constitution tant que je suis au palais de Carthage. Mais cette position ne m'empêche pas de recommander, une fois que j'aurai quitté la présidence, d'amender la Constitution dans le sens de l'amendement de la loi électorale et du régime politique».