L'Espérance Sportive de Tunis, qui pensait avoir retrouvé sa superbe après sa qualification face à l'Etoile en Ligue des champions, s'est retrouvée à court d'arguments face aux redoutables Stadistes. Certes, l'équipe «sang et or» a été remaniée à 70%, mais ses joueurs lancés dans le bain font partie de l'effectif espérantiste pour la saison 2018-2019. Les «Sang et Or» ont, certes, dominé les débats, mais ils se sont heurtés au portier stadiste Amdoudi (qui a effacé trois buts) et à un ensemble stadiste appliqué, mais non assez audacieux pour imposer sa loi quand l'occasion s'est présentée à plusieurs reprises. Mais les camarades de Khénissi ont aussi joué avec le feu, s'exposant de facto au retour d'un adversaire qui a évolué sans pression. Ils ont été accrochés par une remarquable équipe stadiste à souhait. Par moments, le onze espérantiste semblait à court de solutions face au bloc bas des Stadistes. - Oui, Khaled Ben Yahia a titularisé neuf joueurs à la place de Blaïli, Kom, Coulibaly, Badri, Chammam, Ben Mohamed, Dhaouadi et Derbali. - Oui, il y a eu une envie farouche de bien faire de la part de Yaâcoubi, Khénissi et Mejri. Mais peut-on se cacher derrière ce nul face au ST? La réponse est non. Non parce que les réservistes «sang et or» n'ont pas le niveau escompté. En effet, Meskini, Sghaïer, Ben Romdhane, Rabi et M'barki ont été frêles et méconnaissables. Ils étaient transparents tout au long de ce match face à une équipe stadiste très appliquée tactiquement. Il a fallu la rentrée de Chaâlali pour que le milieu soit plus clairvoyant. Il y a des joueurs, tels que Meskini et Sghaïer, qui n'ont pas progressé. Ils doivent savoir que ce duo joue à l'Espérance et non au CSHL. Ils ont eu beaucoup de chance pour jouer, mais Meskini et Sghaïer ne cessent de décevoir. L'Espérance Sportive de Tunis pensait trop à sa demi-finale de la Ligue des champions face au champion angolais et a oublié l'essentiel, la Ligue 1. Le but de Khenissi est venu après une hésitation de la part de Elyès Djelassi qui s'est fait prendre le ballon après un pressing de Belarbi. Ce dernier a fait sa «première» avec l'EST et a confirmé ses qualités de bon joueur. Avec plus de matches dans les jambes et en jouant avec l'équipe fanion, le néo «Sang et Or» sera un atout de plus pour l'équipe chère à Hamdi Meddeb. Les Stadistes plus appliqués A la lecture de la feuille de match nous étions confortés dans notre sentiment que le Stade Tunisien allait récidiver, au moins dans le jeu, ses deux matches face à l'USM et au SG. A une défense à quatre, très haute, s'additionne un milieu de terrain à cinq joueurs dont trois à tempérament offensif (Djelassi, Junior et Trablesi). L'attaque restait alors l'apanage d'un seul attaquant (Sfaxi) et quel abattage ! En face, Ben Yahia jouait également le même alignement des siens que lors de leur dernier match face à l'ESS avec Khenissi et Mejri en attaque. Toutefois, malgré les noms alignés par les uns et les autres, le positionnement de l'EST n'a pu créer ce qu'il devait créer, à savoir le jeu, le rayonnement et l'aération dans le comportement global de l'ensemble. En face, Mohamed Mkacher a joué à fond son coup d'attente, ne se mettant que très rarement en danger grâce à la proximité de ses lignes, l'absence d'intervalles entre elles, et bien sûr à la pauvreté du jeu espérantiste, anormalement lent. Ben Yahia a beau faire des correctifs, l'entrejeu stadiste était plus clairvoyant à l'image de Hadda, Homri, Junior et Djelassi, surtout après la reprise. Le milieu de terrain stadiste a été vigilant avec un quadrillage impressionnant et un espace zéro. En effet, quand vous avez un milieu de terrain composé de Meskini, Ben Romdhane, et Sghaier, il est anormal de sortir une belle prestation dans ce compartiment sensible. Rien n'a marché et ce n'est pas uniquement dû à l'opposition qui a élu domicile en grand nombre dans cet espace. Ni fluidité dans la construction, ni renversement du jeu, ni tentative de surnombre combiné avec Rabii ou Mbarki. Hadda, Djelassi, Homri, Junior et Hammami ont été des modèles de discipline tactique. Ils ont imposé leur maîtrise et ont failli surprendre le gardien espérantiste, Jeridi, après les tentatives de Trabelsi, Sfaxi, Besson et Ben Ali. Le but égalisateur du ST par le remuant Sfaxi a confirmé la faiblesse des défenseurs espérantistes... Vraiment, rares ont été les supporters emballés par le jeu espérantiste! Le problème se situe peut-être au niveau des réservistes qui n'ont pas le profil souhaité malgré les bons joueurs que sont Belarbi et Mejri. Le ST a fait l'essentiel en bloquant le jeu des «Sang et Or». L'équipe du Bardo méritait mieux qu'un nul à Radès.