Une programmation de la saison a été annoncée d'emblée. Elle n'attend plus qu'à être présentée. L'engagement des jeunes demeure le point fort à «El Teatro». Le tout roulera comme sur des roulettes sous le chaperonnage de Taoufik Jbali et Zaineb Farhat. «El Teatro», espace de spectacles, mais aussi de formations et de spécialisation dans le 4e art, draine des férus de la scène. Pendant une quinzaine d'années, une formation de haut niveau a permis l'émergence d'une élite nationale de théâtre, tous âges confondus. Le recrutement des apprenants puise directement dans l'Isad, essayant ainsi tant bien que mal de contourner un système défaillant, en crise. Le programme s'annonce éclectique, entièrement théâtral et en grande partie inédit avec 12 nouvelles créations théâtrales, 3 rencontres artistiques, des formations théâtrales continues et diverses reprises, le tout signé dans les laboratoires d'«El Teatro Studio». Un programme ponctué par des rendez-vous musicaux et des débats … Le lancement de la 32e saison artistique aura lieu demain, le 5 octobre, à partir de 19h30, avec la première d'une pièce signée Khaoula El Hadfi et intitulée «Ces merveilleuses Antigone contemporaines de la Tunisie». «El Teatro» organise, chaque 2 ans, un rendez-vous artistique consacré à la femme. Cette année, un hommage exceptionnel sera rendu aux «Antigone tunisiennes» et à toutes les femmes prisonnières dans les années 70... Des prisonnières d'opinion et politique totalement oubliées et autrefois ont mené des luttes cruciales. Des battantes qui étaient ouvertes à la modernisation de la Tunisie sous Bourguiba, mais qui s'opposaient formellement à toute forme de dictature, et ce, jusqu'à écoper de 1 à 6 ans de prison. L'hommage tiré de leurs mémoires aura lieu dans le cadre d'une conférence, le 6 octobre, intitulée «Mémoires silencieuses des militantes des années 70 : pourquoi ?». Un atelier et une exposition prôneront cette thématique, la même qui a permis à la création théâtrale «Antigone» de voir le jour en tunisien. Une autre conférence d'envergure aura lieu le 20 novembre, à partir de 19h30, intitulée «Savoir Savoir» et qui traitera des manifestations de la religiosité en Tunisie, toutes religions confondues. Elle s'étalera, chaque 3e mardi du mois, de 18h00 à 20h00. Walid Daghsni s'emparera de la scène d'«El Teatro» les 25, 26 et 27 octobre avec «Mamlaket Ham». 3 créations inédites signées Walid Ayadi seront successivement présentées en début d'année : «El Farah Watana» le 7 novembre, «Affaire d'opinion publique» le 14 novembre et «Pastèque révolutionnaire» le 16 novembre. Le 10 janvier 2019, il revient avec «Sapiens» et enchaînera, les 24, 25 et 26 janvier 2019, avec «Exode» réalisée en collaboration avec Fehmi Balti, poète, écrivain et médecin. Ayadi clôturera l'année sur «Histoires policières non réalistes» en mai 2019. Le metteur en scène Haykel Rahali a à son actif deux créations théâtrales à commencer par «Délivrance» prévue pour le 18 octobre et «Le livre de Facebook» conçue avec Naoufal Azara, qui sera présentée en mai 2019. Mais avant, ce dernier présentera le 10 novembre «El Hobb» (L'amour) et reviendra avec la reprise d'Akhta Rassi (Après moi) les 11 et les 12 avril 2019. Khaoula El Hadef entamera l'année 2019 avec sa création inédite «La guerre pour les nuls» qu'elle définit comme une réflexion profonde sur la guerre. «Taarof» de Ghassen Hafsia passera le 4 avril 2019 sur scène ainsi qu'«Evasion» de Aziz Jebali, prévue pour les 11 et 12 janvier 2019. Jean-Luc Garcia présentera sur scène son spectacle en langue française intitulé «Willy Protagoras enfermé dans les toilettes» les 7, 8 et 9 février 2019. Ensuite, place à la danse avec la création chorégraphique de Imed Jemaa «Cirque Ammar» et sa reprise de «Seul Solo». Pour les rendez-vous exclusivement musicaux, c'est Hafedh Makni qui se produira sur scène avec son Orchestre symphonique de Carthage. La programmation contient quelques reprises incontournables, telles que «Hourya» de Leïla Toubel et Mehdi Trabelsi, «Psychose 4:48» de Sonia Hedhili ou encore «30 ans déjà» de Taoufik Jbali et «La jeune fille ou la mort» de Hela Ayed.