La maison du Roman a abrité vendredi 5 octobre une rencontre littéraire avec l'universitaire Ammar Jelassi autour de sa traduction de l'œuvre «Les métamorphoses» ou «L'âne d'or» d'Apulée du latin à l'arabe parue chez Arabesques en 2018. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de l'intérêt porté par la Maison du Roman à l'histoire du roman et aux textes fondateurs de ce genre littéraire, «Les métamorphoses» ou «L'âne d'or» d'Apulée étant le premier roman de l'histoire qui nous est parvenu dans son intégralité contrairement à d'autres écrits incomplets. Le titre original de ce roman est «Onze livres de métamorphoses», ou brièvement les «Métamorphoses». Il rappelle l'œuvre de même nom du poète Ovide, dont les Métamorphoses ont pour thèmes des transformations d'hommes en animaux comme chez Apulée. Le titre courant actuellement de «L'âne d'or » (Asinus aureus) n'est attesté que dans l'Antiquité tardive par le Père de l'Eglise St Augustin, et n'est donc pas considéré comme authentique, mais l'auteur a peut-être choisi un double titre. Dans ce livre qui se compose de 11 chapitres, Apulée se livre à une réflexion philosophique profonde en partant d'un récit d'aventure. Le héros de «Métamorphose» est un aristocrate prénommé Apulée. Il connaît différentes aventures, après que sa maîtresse, Photis, l'a transformé en âne par accident. Il apprend que, pour retrouver sa forme humaine, il doit manger des roses. Ses diverses aventures malheureuses et burlesques au cours de cette quête des roses sont l'occasion d'apprendre et de raconter au lecteur de nombreuses histoires (le mythe de Psyché et de Cupidon, «la marâtre empoisonneuse», «la bru sanglante», etc.). Bien que la signification du récit puisse faire l'objet d'interprétations diverses, il semble que le voyage d'Apulée soit aussi un voyage spirituel, une initiation à la magie en même temps qu'une mise à distance de la sorcellerie par le comique. Au cours de cette rencontre, l'universitaire Ammar Jelassi a fait savoir que «Métamorphoses» est un recueil de récits burlesques rédigés par Apulée dans un style attachant et plein de mystère rappelant les contes des Mille et Une nuits, Le Roi Lear de Shakespeare, tout en ajoutant que ces histoires ne sont pas d'origine nord-africaine mais latine. Les participants à cette rencontre n'étaient pas tous d'accord sur le fait que «Métamorphose» représente le premier roman de l'histoire humaine à l'instar de Jalloul Azzouna qui a insisté que d'autres écrits l'ont précédé à l'instar de ceux de Lucien Samisati qui a probablement inspiré Apulée. Pour sa part, Kamel Riahi, directeur de la Maison du Roman, a souligné la dimension romanesque de «Métamorphose» ajoutant que jusqu'à aujourd'hui il n'existe pas de définition exacte de ce qu'est la nouvelle.