Le plus difficile, ce n'est pas de s'être qualifié en finale de la Ligue des champions, mais de rester sur la même lancée et éviter les faux pas pour préserver et booster le moral. Juste après la qualification à la demi-finale de la Ligue des champions devant l'ESS à Sousse même, l'Espérance Sportive de Tunis est entrée, paradoxalement, dans une crise de résultats. Un match mal négocié face au Stade Tunisien, pourtant à la portée, suivi d'une défaite en demi-finale aller à Luanda devant Primeiro de Agosto, et la crise de s'installer au Parc Hassen Belkhodja. La pression était telle sur Khaled Ben Yahia que la défaite à Sfax et son départ étaient prévisibles. Il a suffi donc d'un match nul devant le Stade Tunisien pour que l'euphorie résultant de la qualification en demi-finale de la C1 africaine bascule en une crispation. C'est dire que le plus difficile ce n'est pas de gagner et de se qualifier à une phase avancée d'une compétition de grande envergure, mais de gérer la suite. Khaled Ben Yahia n'a pas su malheureusement gérer son groupe après la victoire de Sousse. Pourtant, grâce à la qualification en demi-finale de la C1 africaine arrachée au Stade olympique de Sousse, Ben Yahia est parvenu à faire taire ses détracteurs et même plus : faire revenir au-devant de la scène les deux joueurs les plus contestés, Sameh Derbali et Chamseddine Dhaouadi. Retenir la leçon d'un passé proche Sur un match, Mouine Chaâbani a su métamorphoser son équipe et le fameux choc psychologique dont aiment parler les entraîneurs a eu lieu. Une Espérance conquérante qui n'a pas baissé les bras et tenu bon jusqu'au bout. Un match à rebondissements et plein de suspense, y compris dans les cinq minutes du temps additionnel, que les joueurs de Mouine Chaâbani ont disputé, animés par la rage de vaincre. Sameh Derbali, Aymen Ben Mohamed, Anis Badri, Youssef Belaïli, magistral, et Haythem Jouini, qui nous agréablement surpris, ont sorti un grand match. Seuls Yassine Khénissi qui peine toujours à retrouver son efficacité et Ghailane Chaâlali auteur d'un petit match ont franchement déçu et doivent impérativement revoir leur copie. Exception faite de ces deux-là, cela fait un bon moment que nous n'avons pas vu les joueurs de l'EST manifester une telle hargne. Et cela fait plaisir. Ce dimanche, les «Sang et Or» iront à la rencontre des Hammam-lifois qu'ils affronteront pour le compte de la sixième journée du championnat. Une rencontre de championnat qui risque, comme cela était le cas contre le Stade Tunisien, de changer le cours des événements et d'alourdir l'ambiance à quelques jours de la finale aller de la C1 africaine, en cas d'un mauvais résultat, bien entendu. Mouine Chaâbani et ses joueurs doivent retenir la leçon d'un passé proche, celui des deux contre-performances réalisées contre le Stade Tunisien et le Club Sportif Sfaxien. Le CSHL, qui a retenu la leçon de sa défaite devant le CAB, a remporté une jolie victoire contre l'USM et peut causer bien des ennuis à Rami Jéridi et à sa défense fébrilé. Dirigé par un Gérard Buscher qui sait négocier ses matches particulièrement contre les grosses cylindrées du championnat, le club hammam-lifois peut s'avérer un dur à cuire. Au technicien «sang et or» de savoir trouver la faille face à son autre club de cœur et contre un technicien aux côtés duquel il a fait son apprentissage du métier d'entraîneur.