Nul homme ne sera sur les photographies, mais les traces d'une présence humaine sont un élément déterminant de la composition. Après avoir été exposées au musée du Bardo, les photographies de «Les villages du vent» de l'artiste tunisien Marwen Trabelsi viennent d'orner les cimaises du centre culturel Néapolis à Nabeul. Elles y restent jusqu'au 1er décembre avant de partir vers de nouvelles aventures. «Les villages du vent» est, en effet, une exposition itinérante qui revisite en photo et en vidéo la beauté de six villages tunisiens, et qui part à la visite de différents lieux d'exposition en Tunisie. Faire sortir ce patrimoine de l'oubli et de la négligence en l'emportant là où la lumière peut être braquée sur son importance artistique et historique, telle est la démarche de Marwen Trabelsi. Pour son auteur, «Les villages du vent» est un conte photographique. «Il était une fois, dans un village au fin fond de la Tunisie, le vent en colère contre l'espèce humaine. Il a aspiré les couleurs de la nature et fait disparaître les humains. Il ne restait que la nature, le vent et des animaux volants, l'espèce animale a pris les commandes des villages après la disparition des humains», écrit-il à propos de son œuvre. On l'aura compris, nul homme ne sera sur les photographies, mais les traces d'une présence humaine sont un élément déterminant de la composition des 28 clichés, et d'une installation vidéo de 10 minutes. Trois univers picturaux sont à découvrir dans «Les villages du vent» que Marwen Trabelsi a intitulés : «Les niveaux de gris», «Les délavés» et «Les nocturnes». Pour créer ces trois séries, la composition avec les éléments du paysage est conjuguée à des variations de la lumière et des couleurs : «La lumière matinale, forte et éclatante, la lumière de l'après-midi, chaude et douce à la fois, et la lumière de la nuit, lune et étoile froide et bleutée», décrit l'artiste. Le résultat est là : tout n'est que beauté et harmonie. «Les villages du vent» intéresse par la pertinence de son approche personnelle. Sa recherche sur le terrain, sa technique artistique et ses références universelles en font un travail qui mérite d'être montré partout en Tunisie et ailleurs.