Les premiers étudiants sur les bancs de la Fiest ont déjà commencé les cours qui se poursuivront durant l'année académique 2018-2019. Les séries tv connaissent un engouement mondial indéniable et deviennent un enjeu et une industrie à part entière, surtout que les frontières entre cinéma et télévision se font de plus en plus transparentes.Ce champ de production qui s'élargit et s'internationalise offre des opportunités à saisir pour les amateurs du genre qui veulent passer à la création. Un tel projet est en cours en Tunisie, plus précisément à l'Ecole supérieure du cinéma et de l'audiovisuel de Gammarth. Sous l'égide de la Copeam (Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen) à échelle méditerranéenne et dans le cadre du programme européen Erasmus+, l'Esac, Alba (Liban), Esav Marrakech (Maroc), Ensav Toulouse (France) et Insas (Belgique) proposent désormais le cursus Fiest (Formation internationale à l'écriture des séries tv). Les premiers étudiants sur les bancs de la Fiest ont déjà commencé les cours qui se poursuivront durant l'année académique 2018-2019. Le contenu qui leur est proposé «est composé d'ateliers pratiques en présentiel, d'outils de formation à distance (e-learning) et de travail individuel qui permettront de mettre en place des initiatives et des synergies au niveau international. Cette formation, vise à son terme, à la création de projets de séries TV», explique-t-on dans sa présentation. Elle se base sur trois modules : le concept, la bible (conducteur pour la série) et le pilote (écriture des épisodes). En Tunisie, un événement de lancement de la formation a été organisé dans le cadre des dernières Journées cinématographiques de Carthage. Devant l'audience, la formation a été présentée par Guillaume Ortiou-Campion, chargé de la commission Cinéma-Festival-Culture et de la commission Radio chez la Copeam, par le réalisateur tunisien Mourad Ben Cheikh et par le scénariste tunisien Hatem Belhaj. Ces deux derniers font partie des formateurs de la Fiest. «La formation allie leçons théoriques et ateliers d'écriture, avec des cas d'étude en e-learning, des séries comme Gomorra ou The young pope» a annoncé Guillaume Ortiou-Campion. Mais une telle formation peut-elle fleurir dans le contexte tunisien ? Mourad Ben Cheikh pense justement qu'il faut prendre en compte la différence de contextes des pays dans lesquels cette formation est implantée. «La Tunisie est le pays le moins bien organisé dans ce secteur », affirme-t-il. Dans le même temps, il attire l'attention sur le fait que la spécialisation et la technicité propre aux séries existent en Tunisie. «On exporte notre expertise, mais pas nos séries», constate-t-il. Aux futurs créateurs de séries, Hatem Belhaj, autodidacte, conseille de regarder beaucoup de séries et d'avoir une disposition de l'imaginaire pour créer une histoire et pouvoir la maintenir et la nourrir sur plusieurs épisodes, voire saisons. Le manque d'une industrie structurée et le fait que la Tunisie, au même titre que d'autres pays concernés par la formation, est un pays consommateur plus que producteur de séries tv, sont en effet de grands challenges pour le Fiest. Ce programme contribuera, on l'espère, à changer cette réalité et à ce que cette partie du monde produise sa propre vision des séries tv, un support qui influence et façonne les imaginaires et les mentalités.