Par une nuit hivernale d'un mois de décembre, le Palais du Baron d'Erlanger a accueilli la 4e soirée du festival «Les classiques», organisée sur place dans ce décor mythique de Sidi Bou Saïd. Une évasion musicale dirigée en première partie par le maltais Clifford Borg, suivie de l'opérette envoûtante de Fadi ben Othman, baptisée «Parfum de jasmin». 20h00, les portes du palais s'ouvrent aux invités impatients de s'enivrer de musique classique et instrumentale, et enthousiastes à l'idée d'applaudir les artistes tunisiens et étrangers qui ont dirigé d'une main de fer les journées de cette nouvelle manifestation musicale organisée au sein d'«Ennejma Ezzahra» du 5 au 9 décembre. Les programmateurs ont fait en sorte d'alterner artistes étrangers et tunisiens : chaque musicien passera plus de 45 mn sur scène, assez pour que les mélomanes puissent profiter d'un moment sonore plaisant sous les arcades de cette mecque nationale de la musique traditionnelle et instrumentale. Clifford Borg, en présence de l'ambassadeur de Malte, a ouvert le ballet à l'heure en interprétant diverses balades de piano en solo. Chacune de 5 à 10 mn, le public a pu découvrir jusqu'à une dizaine de compositions, qui font l'éloge de différents thèmes associés à la vie, l'amour, les valeurs humaines, la nature. Pianiste et compositeur confirmé dans son pays d'origine, l'artiste a su gagner l'admiration de ses nombreux auditeurs avant de céder la scènette à Henda Ben Chaâbane et à l'Orchestre de chambre tunisien. 21h00, ces derniers se sont produits sur scène sous la direction de Fadi Ben Othman, universitaire et compositeur. Ils ont présenté «Parfum de jasmin», un projet musical jalonné de nouvelles créations musicales lyriques et instrumentales : soprano, piano, violon, alto et violoncelle. Le jasmin étant une fleur systématiquement associée à la Tunisie, les musiciens ont chanté leurs origines, la vie, tout en se référant à la musique classique de film, et celle datant du XIXe siècle. Fadi ben Othmen est parvenu à s'entourer de virtuoses doués qui maniaient différents instruments : le spectateur ne pouvait ne pas remarquer la présence de la soprano tunisienne Henda Ben Chaâbane, ne pas se laisser emporter par les notes de piano de Todor Petrov, du violoncelliste Voinea lonut-Romeo et de violoniste Youssef Brini. La touche d'alto de Hafedh Moôtamri a fait de cette partie d'une quarantaine de minutes une véritable attraction sonore. Leur musique rassemble techniques arabes et celles de l'opéra. Les textes sont en tunisien et en français. «Les classiques» se sont clôturés le lendemain dans la soirée avec le duo d'Al Cantara de Haythem Lâadhiri et Alia Sallami.