«Aujourd'hui, avec les libertés acquises, les réflexes et les choix des citoyens ont changé durant la période de transition démocratique. Certes, les Tunisiens ont le droit de jouir pleinement de leurs droits reproductifs, mais il est de notre devoir de les sensibiliser et de les mettre devant leurs responsabilités», selon Dr Rafla Tej-Dellagi, présidente-directrice générale de l'Onfp. L'Office national de la famille et de la population (Onfp) a organisé, les 13 et 14 décembre, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), à Hammamet, un atelier de réflexion stratégique sur « Le Programme de planification familiale et santé de la reproduction (PF/SR) et le rôle du l'Onfp à l'horizon 2030 », sous le haut patronage du ministère de la Santé publique, et ce, avec la participation de plusieurs structures gouvernementales, associatives et représentants des organisations onusiennes résidentes en Tunisie. «Certes, depuis les années 1960, l'Office national de la famille et de la population (Onfp) a joué un rôle important dans le planning familial et la diminution du taux de natalité, mais, aujourd'hui, la Tunisie a connu des mutations sociodémographiques, notamment une baisse fulgurante de la fécondité», souligne Dr Rafla Tej-Dellagi, présidente-directrice générale de l'Onfp. Devant un tel constat, les experts parlent aujourd'hui de dividende démographique avec un impact sur le système d'éducation ainsi que les régimes de retraite. Mettre en place une feuille de route «Jadis, les contours et la stratégie nationale du Programme de planification familiale et santé de la reproduction (PF/SR) étaient clairs. Plusieurs ont critiqué l'absence des moyens de contraception. Or ce n'est pas le cas. Aujourd'hui, avec les libertés acquises, les réflexes et les choix des citoyens ont changé durant la période de transition démocratique. Certes, les Tunisiens ont le droit de jouir pleinement de leurs droits reproductifs, mais, il est de notre devoir de les sensibiliser et de les mettre devant leurs responsabilités», ajoute-t-elle. Cependant, selon les experts démographes, l'indice synthétique de fécondité (ISF) s'est redressé un peu en 2014 (2,2) pour retrouver un niveau plus haut qu'en 2009 (2,05), 2010 (2,13) et 2011 (2,15). «Quelle est notre vision en termes de planification familiale?», s'interroge Dr Tej-Dellagi. «Que veut-on pour notre Tunisie ? Est-ce que la famille tunisienne a les moyens pour prendre en charge 4 ou 5 enfants? C'est l'objectif de cet atelier stratégique de réflexion qui veut mettre en place une nouvelle feuille de route pour le Programme de planification familiale et santé de la reproduction (PF/SR) en Tunisie», renchérit-t-elle. Enfin, Dr Rafla Tej-Dellagi a rappelé que «le panier des services et des prestations» de l'Onfp n'ont cessé d'augmenter surtout pour prévenir les maladies sexuellement transmissibles et promouvoir le système de santé reproductive et sexuelle.